La Nouvelle alternative syndicale des agents du Trésor public de Côte d’Ivoire (NASYTRESOR-CI) et La Solidarité syndicale des agents du Trésor de Côte d’Ivoire (SSAT-CI), dans une conférence de presse conjointe mercredi 3 juillet 2024 à Abidjan, ont interpellé le gouvernement face à ce qu’ils appellent une « irrégularité flagrante ».
Ils ont exposé sur le thème, « Menace sur le profil de carrière des agents du Trésor public de Côte d’Ivoire : cas des postes dans les paieries à l’étranger ». Le secrétaire général de NASYTRESOR-CI, Konan Kouadié Séraphin, a en effet dénoncé la récusation des caissiers par des chefs de missions diplomatiques, notamment aux consulats de Paris, Lyon et à l’ambassade de Côte d’Ivoire en Italie.
Selon lui, les agissements de certains ambassadeurs sont assortis de violences verbales et physiques comme cela a été le cas à Ottawa et à Dakar. « Ces diplomates s’immiscent dans la gestion du payeur. Nos droits sont méprisés et il y a urgence sur la carrière des agents dans ces chancelleries », a-t-il indiqué.
Pour M. Konan, les ambassadeurs et autres diplomates, ne sont que des chefs de mission et non nullement le droit d’interférer dans la gestion de l’entité du Trésor public à l’extérieur. Selon lui, le prétexte selon lequel l’entrée en vigueur des paiements en ligne permet aux ambassadeurs de ne plus avoir besoin de caissiers dans les paieries, est une incongruité.
« Le ministre Léon Kacou a été induit en erreur en signant l’arrêté récusant des caissiers dûment affectés dans les chancelleries. Nous tirons sur la sonnette d’alarme pour que le gouvernement se saisisse de ce dossier, auquel cas, nous aviserons ».
Il a fait remarquer que la tutelle a adressé une correspondance au ministère des Affaires étrangères pour adresser la question de récusation des caissiers affectés pour un fonctionnement optimal des pairies. « Nous invitons nos autorités à revenir sur leur décision pour permettre à nos collègues de regagner leurs postes d’affectation », a-t-il exprimé.
Le secrétaire général de SSAT-CI, Kouamé Etienne, a fait remarquer que la pairie est une obligation dans les chancelleries si non, les ambassades ne peuvent effectuer de dépenses. « Le problème, c’est notre métier et le profil de carrière qui est menacé. Nos autorités ont entrepris des démarches sans suite. Nous, syndicats, rentrons en scène pour prendre à témoin et dire qu’il y a des irrégularités flagrantes », a-t-il indiqué.
Les deux syndicats conférenciers ont vigoureusement protesté contre la récusation des trois caissiers, contre l’agression verbale et physique qui s’est perpétrée à Ottawa et à Dakar.
Ils ont exigé que les trois caissiers rejoignent leurs postes de travail sans délais, et réclamé une dotation budgétaire distincte de celle de l’ambassadeur à allouer à chaque pairie à l’étranger en vue de rendre les payeurs plus autonomes dans l’exercice de leur fonction et l’alignement des pairies à l’étranger au rang de direction centrale.