Le Conseil du café-cacao (CCC) a déjà acheminé 70 % de la production nationale de fèves de cacao vers les deux principaux ports ivoiriens, Abidjan et San-Pedro, permettant à l’État de verser, en seulement trois mois, la somme de 2 800 milliards de FCFA aux producteurs, selon des sources proches de cette institution de régulation.Cette performance résulte de la dynamique engagée, ainsi que des mesures et décisions vigoureuses prises par le régulateur de la principale filière agricole de l’économie ivoirienne depuis l’ouverture officielle de la campagne café-cacao, le 1er octobre 2025.
Après des débuts de campagne marqués par des achats de fèves en dessous du prix garanti de 2 800 FCFA le kilogramme, opérés par certains acheteurs indélicats profitant de lenteurs et d’insuffisances du financement bancaire, la campagne connaît désormais une phase de croisière. À ce jour, près d’un million de tonnes de fèves de cacao ont été achetées aux planteurs et livrées aux exportateurs dans les ports d’Abidjan et de San-Pedro.
Pour la campagne 2025-2026, les prévisions de production du CCC, corroborées par celles des industriels, sont estimées à 1,4 million de tonnes à l’horizon mars 2026.Selon les mêmes sources, l’activité portuaire s’est fortement intensifiée ces derniers jours. Ainsi, 410 camions-remorques ont été déchargés dans les deux ports ivoiriens le lundi 22 décembre, tandis que 420 autres ont livré leurs cargaisons de fèves le mardi 23 décembre 2025.
Cette accélération des opérations, observée comme à l’accoutumée à cette période de la campagne, témoigne du dynamisme retrouvé du secteur, a indiqué un acteur de la filière.Bien que satisfait du déroulement global de la campagne cacao et café 2025-2026, le Conseil du café-cacao demeure pleinement mobilisé afin d’anticiper et de résoudre les difficultés susceptibles d’affecter les acteurs de la chaîne de valeur, en particulier les producteurs.
À cet effet, plusieurs actions ont été menées par les équipes du régulateur pour la protection des planteurs, notamment l’arrestation et la condamnation par la justice de plus d’une dizaine de personnes pour achat de cacao à des prix inférieurs au prix garanti. Cette vague d’interpellations, enregistrée en novembre et décembre 2025, a contribué à mettre un terme à d’autres tentatives de spoliation des producteurs.Par ailleurs, les mesures mises en œuvre par le CCC ont permis d’améliorer sensiblement la fluidité des opérations d’achat, de transport et de déchargement des fèves, réduisant ainsi les pratiques de dépôts et de ventes informelles, sources de vulnérabilité pour les planteurs.La campagne cacao 2025-2026 enregistre une avancée significative.
La mise en place de l’Organisation interprofessionnelle agricole (OIA) de la filière café-cacao, présidée par Siaka Diakité, constitue également, pour de nombreux producteurs, un motif de satisfaction. Cette structure, reconnue par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, offre désormais un cadre crédible pour la représentation et la défense des intérêts des acteurs de la filière.
Pour les acteurs du secteur, l’OIA doit contribuer à mettre un terme à la cacophonie entretenue par de prétendus syndicats dépourvus de toute légitimité et de compétence, tout en appelant la justice à jouer pleinement son rôle afin de garantir la sérénité des producteurs et le bon déroulement de la campagne 2025-2026.
Via AIP
