L’opposition camerounaise tente de surmonter les divisions politiques en explorant la possibilité de présenter un candidat unique face au président Paul Biya aux prochaines élections.
Maurice Kamto, président du Cameroon Renaissance Movement Party, a dévoilé l’initiative de l’Alliance Politique pour le Changement (PAC), regroupant plus de 30 leaders de l’opposition. L’objectif est d’unifier les forces pour faire face à l’incertitude entourant la candidature de Biya, âgé de 91 ans, qui règne depuis plus de quatre décennies.
M. Kamto a souligné que le PAC reste ouvert aux membres du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), soulignant une vision commune de changement et de redressement pour le Cameroun. Il a déclaré : « Le PAC reste ouvert à tous ceux qui pensent que le régime actuel est désormais le problème du Cameroun et qu’il ne peut donc plus contribuer à son redressement. »
La scène politique camerounaise, fragmentée en environ 400 partis politiques, a été confrontée à une incertitude accrue après que le président Biya n’ait pas mentionné sa candidature à la réélection dans son message du Nouvel An. L’opposition a rapidement réagi en présentant M. Kamto comme un candidat potentiel en cas de démission ou d’incapacité du président en exercice.
Les élections présidentielles, prévues pour octobre 2025, laissent planer le doute quant à la candidature de Biya, tandis que l’opposition conteste les affirmations économiques du président en exercice. Malgré les défis mondiaux, Biya a déclaré que le Cameroun maintient une croissance de 3,7% en 2023 avec une inflation en dessous de 7%. Ces chiffres sont contestés par l’opposition, qui estime la croissance à moins de 2% et l’inflation à plus de 20%.
L’appel à l’unité de l’opposition vise à maximiser les chances de succès lors d’éventuelles élections anticipées ou prévues d’ici octobre 2025. Cependant, les analystes soulignent les défis inhérents à la fragmentation politique du pays, mettant en doute la capacité de l’opposition à défier Biya ou tout candidat du RDPC lors d’un scrutin.