Au-delà des chiffres officiels de participation et des résultats de la présidentielle d’octobre 2025, les bulletins nuls et bulletins blancs représentent une réalité souvent négligée. Depuis le retour au multipartisme en 1990, ces bulletins montrent à la fois des difficultés en matière d’éducation civique et une certaine distance des électeurs vis-à-vis des choix politiques proposés.
Plus de 170 000 bulletins nuls et blancs en 2025
Selon les données de la Commission Électorale Indépendante (CEI), lors de la présidentielle du 9 octobre 2025, 105 156 bulletins nuls et 66 788 bulletins blancs ont été enregistrés. Cela totalise 171 944 bulletins, soit environ 2,7% des bulletins déposés dans les urnes, qui n’ont pas été pris en compte dans le décompte des suffrages exprimés.
Une tendance stable depuis 1990
Depuis le rétablissement du multipartisme, les bulletins nuls et blancs accompagnent chaque élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Ils représentaient près de 5% en 1990, environ 3% en 2010, et environ 3,2% en 2020. Le scrutin de 2025 confirme cette tendance, indépendamment du contexte politique ou du niveau de compétition.
Distinction entre bulletins nuls et bulletins blancs
La CEI précise que les bulletins nuls résultent souvent d’erreurs matérielles telles que le pliage incorrect ou des inscriptions supplémentaires. Les bulletins blancs, en revanche, correspondent à une enveloppe déposée vide, ce qui peut signifier un désaccord ou un désintérêt envers les candidats.
Le vote blanc non comptabilisé comme suffrage exprimé
En Côte d’Ivoire, la loi électorale ne considère pas le vote blanc comme un suffrage exprimé. Il est inclus dans le taux de participation, mais exclu du calcul des résultats définitifs. Cette situation soulève des questions quant à la pleine reconnaissance des différentes formes d’expression électorale.
Efforts pour améliorer l’éducation électorale
Malgré les actions de formation menées par la CEI, le taux de bulletins nuls reste élevé dans certaines zones rurales. La Commission prévoit d’insérer un module spécifique sur la validité du vote dans les futures campagnes d’éducation civique, notamment pour les élections locales et législatives.
Un reflet de la démocratie en évolution
Les bulletins nuls et blancs traduisent une forme d’expression politique qui révèle le lien entre les citoyens et les institutions. Si ces votes ne modifient pas directement les résultats, ils témoignent d’une participation politique nuancée que la démocratie ivoirienne continue de prendre en compte.
Via AIP


