Dans un article récent publié par Le Point, Tom Benoit, essayiste et directeur de la rédaction de « Géostratégie Magazine », explore les changements majeurs auxquels la finance mondiale est confrontée actuellement. Selon lui, ces bouleversements sans précédent pourraient redéfinir le paysage financier international.
Les pays membres des Brics – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – vont annoncer prochainement la création d’une monnaie commune. Cette initiative risque de chambouler le système financier international, mais elle risque aussi de conduire à des déséquilibres obligataires multiples.
Dans un premier temps, cette étape risque bien plus de conduire à de multiples déséquilibres obligataires qu’en direction d’une mise à mal du dollar dans son statut de monnaie de réserve de référence. La Chine, par exemple, possède actuellement une devise dont le positionnement parmi les monnaies de réserve internationales est insignifiant. Le yuan représente seulement 2 % des avoirs en réserves de change mondiales, contre environ 20 % pour l’euro et 60 % pour le dollar.
Cependant, l’apparition de la monnaie commune des Brics pourrait probablement réduire drastiquement la pratique devenue mécanique d’un tour d’adresse très avantageux pour les pays occidentaux. Cela va bouleverser le système obligataire mondial, en transposant dans l’échiquier obligataire les pays qui prêtent et ceux qui émettent de la dette.
En effet,Tom Benoit souligne que la montée en puissance des économies émergentes et la reconfiguration des alliances géopolitiques ont un impact significatif sur les flux financiers mondiaux. Il note également que la transition énergétique et les avancées technologiques bouleversent les marchés et les investissements dans de nombreux secteurs.
D’ailleurs, l’importance croissante des crypto-monnaies et de la technologie blockchain, remettent de plus en plus ;en question la suprématie des monnaies traditionnelles et des institutions financières. Les régulateurs et les gouvernements n’auront d’autres choix que de s’adapter rapidement à cette nouvelle réalité pour préserver la stabilité financière et éviter les crises potentielles.
Dans son analyse, l’essayiste évoque également les défis liés à la dette publique mondiale, qui a atteint des niveaux record en raison des mesures de relance prises par les gouvernements pour faire face à la pandémie de COVID-19. Il souligne que la gestion de cette dette sera cruciale pour assurer la croissance économique à long terme et éviter les répercussions négatives sur les marchés financiers. La monnaie des Brics va stimuler le marché obligataire de plusieurs grandes puissances qu’il est devenu un euphémisme de qualifier d’émergentes. Toutefois, le dollar demeurera une monnaie internationale de référence pour diverses raisons permettant de maintenir sa crédibilité.
LES BRICS VONT-IL CREER UNE MONNAIE ALTERNATIVE AU DOLLAR AMERICAIN ?
Nous sommes le 7 août 2023 et nous sommes habitués depuis quelques décennies aux cantiques néolibéraux régulièrement entonnés par la chorale des globalistes du Forum de Davos et de divers groupes ésotériques des ténèbres. Comme si l’agora mondial n’était pas assez saturé de chansons incantatoires des néolibéraux, voilà que de nouveaux couplets nous distillent une nouvelle et supplémentaire chanson : Les BRICS vont créer une monnaie alternative au dollar américain (USD).
Or depuis l’élaboration dans les années soixante de la théorie des Zones Monétaires Optimales (ZMO) par Robert Mundell et Marcus Fleming, l’humanité doit se résigner à une évidence : la monnaie et la Banque Centrale qui gère la monnaie sont consubstantiels à un pays précis.
Donc les BRICS ne créeront jamais de monnaie parce que les BRICS ne constituent point un pays.
Prenons la parfaite mobilité des hommes et des capitaux au sein de la zone monétaire. La Chine voudrait bien délocaliser 300 millions de chinois en Sibérie mais vous voyez bien évidemment que la Russie ne voudrait point en entendre parler. Ne parlons pas du critère d’optimalité relatif au budget public car la Russie et la Chine n’ont certainement point l’intention de transférer chaque année, 2% de leur PIB par exemple aux autres pays du BRICS afin de corriger les différences de compétitivité. Donc impossible pour les BRICS d’avoir une nouvelle monnaie (plus exactement, une monnaie unique gérée par une Banque Centrale unique).
Etant donné l’impossibilité pour les BRICS de se doter d’une monnaie unique, l’on serait tenté d’envisager l’hypothèse d’une monnaie commune (les pays du BRICS utilisent la même monnaie mais chaque pays garde sa propre Banque Centrale. Toutes les banque Centrales émettent la même monnaie). L’histoire économique montre que toutes les tentatives de monnaie commune ont échoué et encore une fois de plus, la cause est toujours le non-respect des critères d’optimalité de Mundell-Fleming qui fait exploser la zone quand elle est sollicitée à répétition par des chocs asymétriques. Nous avons sous les yeux un cas de monnaie commune en ce moment : la zone Euro. Un examen des soldes Target 2 de la zone Euro montre qu’à cause des différences de compétitivité, le cœur de l’Europe (Allemagne, Luxembourg, Hollande) accumule une créance croissante sur la périphérie de l’Europe (Italie, Grèce, Espagne, Portugal, Irlande). Actuellement la Bundesbank détient une créance Target 2 de près de 1000 milliards EUR sur les Banques Centrales de la périphérie de l’Europe. Il s’agit d’une créance pourrie qui à terme sera payée par l’Allemagne elle-même car les débiteurs que sont les autres Banques Centrales de la zone Euro sont insolvables. Pour rendre ces débiteurs insolvables capables de payer, l’Allemagne doit corriger l’écart de compétitivité en transférant chaque année, 30% à 40% de son PIB aux pays les moins compétitifs de la zone Euro ! Ceci est impossible et à terme, la zone Euro va naturellement exploser. Si l’expérience de monnaie commune est si douloureuse et chaotique alors qu’elle est faite entre pays d’une même civilisation (encore que les la Slovaquie, la Croatie et la Slovénie sont plutôt de civilisation Slave), on comprend tout de suite que les pays du BRICS qui tous sont de civilisations différentes doivent abandonner tout rêve de monnaie commune.
Conscients de cette impossibilité pour les BRICS de s’enfermer collectivement dans une monnaie unique gérée par une Banque Centrale unique, ou de tenter l’expérience d’une monnaie commune, des économistes proposent une solution hybride que nous allons brièvement rappeler avant d’en établir le caractère illusoire.
La solution en vogue envisagée par de nombreux économistes est la suivante :
1/ Chaque pays du BRICS garde en fait sa monnaie nationale. La Russie a son Rouble (RUB), la Chine garde son Yuan (CNY), l’Afrique du Sud garde son Rand (ZAR), le Brésil garde son Réal (BRL), l’Inde garde sa Roupie (INR) et chaque nouvel adhérent aux BRICS garde sa monnaie nationale actuelle.
2/ Une « Banque Centrale des BRICS » est créée. Nous l’appelons BRICSBANK pour simplifier. Puis chaque pays membre du BRICS apporte à BRICSBANK un stock d’or. Par exemple le pays « A » apporte une tonne d’or à BRICSBANK et en contrepartie BRICSBANK crédite le compte ouvert par le pays « A » dans ses livres, pour un montant de 1 milliard de BRICSOR. Voilà donc créée la nouvelle monnaie des BRICS, le BRICSOR qui sera désormais utilisé par les pays membres du BRICS, pour commercer entre eux. Ce BRICSOR est entièrement gagé sur l’or comme vous le constatez. A son actif, BRICSBANK détient 1 tonne d’or et à son passif BRICSBANK a inscrit au compte du pays dépositaire d’or qui s’appelle « A », 1 milliard de BRICSOR. Le pays « A » détient donc la nouvelle monnaie qu’il peut utiliser pour acheter chez n’importe quel pays du BRICS. Donc le pays « A » gère sa propre monnaie nationale, mais chaque fois qu’il exporte vers un autre pays du BRICS, il gagne de nouveaux BRICSOR et son compte détenu chez BRICSBANK ne cesse de se remplir de BRICSOR. Inversement, quand le pays « A » importe d’un autre pays membre du BRICS, il paye avec les BRICSOR qu’il détient chez BRICSBANK et son compte chez BRICSBANK va donc voir diminuer le montant de BRICSOR. Et voilà que tout est pour le mieux puisque la monnaie internationale de réserve, le BRICSOR est entièrement couvert par de l’or déposé dans les caves de la BRICSBANK.
Maintenant que nous avons raconté toute la belle histoire, vous en voyez déjà la grosse faille car cette histoire est en fait très ancienne. Cette histoire fut racontée à l’humanité en juillet 1944, lors de la création du système monétaire international que contestent aujourd’hui les BRICS. Oui cette histoire est exactement celle d’un commerce international effectué en Dollar Américain (USD) mais un USD entièrement gagé sur de l’or ! Et un beau jour, le 15 août 1971, Richard Nixon découvre ce que les enfants de l’école maternelle savent : le stock d’or sur la planète est limité et les Etats-Unis n’auront jamais assez d’or pour couvrir toutes les quantités de USD dont les pays du monde ont besoin pour commercer à l’international. Alors Richard Nixon déclare simplement que dorénavant, les Etats-Unis vont émettre des USD sortis de nulle part et non gagés sur de l’or.
Donc revenons à notre BRICSOR. Au départ, tout va bien fonctionner, jusqu’à ce que de nombreux pays membres du BRICS deviennent des économies émergentes. Imaginez par exemple 1 milliard d’Africains Sub-Sahariens sortant progressivement du sous-développement après leur adhésion aux BRICS. Alors la demande en BRICSOR pour commercer deviendra telle que la BRICSBANK fera exactement comme Richard Nixon : émettre des BRICSOR sortis du néant, sans aucune contrepartie en stock d’or. Et voilà un viel ami que vous avez reconnu et qui s’appelle le crédit ! Dans le système monétaire actuel, ce viel ami qu’est le crédit est porté par le pays émetteur de la monnaie qui sert dans les échanges internationaux c’est-à-dire que pour porter ce crédit, les Etats-Unis laissent filer leur déficit budgétaire vers des sommets absolument stupéfiants. Et qui finance ce déficit budgétaire ? Le Reste du Monde ! Et pourquoi le Reste du Monde finance-t-il ? Parce que les Etats-Unis ont la force militaire nécessaire pour confisquer de force les ressources énergétiques et minières en diverses régions du monde afin de se financer gratuitement.
Quand on ajoute aux pays actuels du BRICS la longue liste des nouveaux candidats (il ne manque plus que l’Afghanistan et ses talibans), on constate que les écarts de compétitivité entre pays au sein du BRICS seront si gigantesques que très vite, la question d’émission de BRICSOR sortis de nulle part (non gagés sur de l’or) va se poser. Et qui va faire des transferts budgétaires pour soutenir la faible compétitivité des pays emprunteurs structurels de BRICSOR ? On retrouve le triangle de Mundel-Fleming qui dit que l’échafaudage va s’écrouler ! Et les chocs asymétriques vont accélérer cet écroulement.
Que reste-il donc comme solution possible aux BRICS ?
C’est la plateforme monétaire qui gère un portefeuille de monnaie nationales. Pour simplifier appelons cette plateforme monétaire PLATBRICS. PLATBRICS doit avoir une personnalité juridique identique à celle d’une société multinationale publique dont les actionnaires sont les Etats membres du BRICS. PLATBRICS doit être géré sur le principe communautaire de « un pays, une voix ». PLATBRICS choisit un portefeuille de devises, en fonction de la qualité de l’économie du pays émetteur de la devise. Quand un pays « A » par exemple recherche une devise, son intention est précise : cette devise doit pouvoir lui permettre, le cas échéant, d’acheter des biens et services dans le pays émetteur de la devise concernée. A partir de ceci, le portefeuille de devises que PLATBRICS retiendra est évident. Tous les pays membres du BRICS et candidats potentiels au BRICS peuvent facilement acheter de nombreux biens et services produits en Russie ou en Chine, s’ils détiennent des Roubles (RU) ou des Yuan (CNY). Donc, PLATBRICS retient en priorité le RU et le CNY dans son portefeuille de devises. La Roupie pourrait être dédaignée par la Russie et la Chine car ces deux pays n’ont pas forcément d’importants biens et services à acquérir en Inde. Par contre, la longue liste des candidats potentiels au BRICS, en particulier les pays Africains, ont des foules de biens et services qu’ils pourraient acquérir en Inde avec des INR. Donc pour cette raison, PLATBRICS admettra également INR dans son portefeuille de devises. La même raison conduit PLATBRICS à admettre aussi le Réal Brésilien BRL car de nombreux pays achèteraient volontiers des avions Embraer avec des BRL. PLATBRICS doit également avoir la nature de Banque c’est-à-dire que PLATBRICS doit tenir dans ses livres, un compte BRL, un compte CNY, un compte RU et un compte INR pour chaque pays qui adhère aux BRICS. Quand le pays « A » qui est membre du BRICS exporte vers un autre pays membre du BRICS, l’un de ses comptes détenus chez PLATBRICS est crédité. Par exemple, la quantité de CNY ou de RU détenu par le pays « A » dans les livres de PLATBRICS augmente. Et inversement quand le pays « A » importe d’un autre pays membre du BRICS alors l’un de ses comptes détenus chez PLATBRICS est débité. Par exemple, la quantité de BRL ou de INR détenu par le pays « A » dans les livres de PLATBRICS diminue.
Principe de centralité internationale : La banque Centrale du pays « A » membre du BRICS ne détient aucun compte dans une Banque Centrale d’un autre pays membre du BRICS. La Banque Centrale du pays « A » détient ses comptes uniquement chez PLATBRICS. Ceci doit être une règle écrite adoptée par chaque pays qui veut joindre les BRICS.
Principe de centralité locale : Les banques commerciales du pays « A » membre du BRICS ne détiennent aucun compte dans les banques commerciales des autres pays membres du BRICS. De même les banques commerciales du pays « A » membre du BRICS ne détiennent aucun compte dans les Banques Centrales des autres pays membres du BRICS. Les banques commerciales du pays « A » détiennent leurs comptes uniquement chez la Banque Centrale du pays « A ».
Avec les deux principes de centralité, toutes les réserves de change du pays « A » membre des BRICS se trouvent uniquement dans les livres de PLATBRICS. C’est PLATBRICS qui détient le cumul de toutes les réserves de change de tous les pays du BRICS et c’est uniquement PLATBRICS qui détient des comptes dans les Banques Centrales de Russie, du Brésil, de Chine, de l’Inde.
Vous avez compris l’utilité des deux principes de centralité. Avec ces deux principes de centralité, plus jamais de saisie possible des avoirs détenus par le pays « A ». Supposons que la Chine soit fâchée contre le pays « A ». Les avoirs en CNY du pays « A » sont enregistrés dans les livres de PLATBRICS. Le pays « A » est créancier de PLATBRICS et non de la Chine. Et c’est PLATBRICS qui détient un compte chez la banque Centrale Chinoise renfermant les CNY appartenant à plusieurs pays du BRICS. Donc la Chine ne peut saisir les avoirs de PLATBRICS qui est une personne juridique bien distincte du pays « A ». Se trouve ainsi résolue la question géostratégique de saisie des avoirs qui a poussé les BRICS à s’engager dans la recherche d’alternatives au USD. Et si la Chine se porte à l’Assemblée Générale des actionnaires de PLATBRICS pour proposer la saisie des avoirs en CNY détenu par le pays « A » chez PLATBRICS, la Chine devra affronter le principe de vote par « un pays, une voix ».
Et comment vont se résoudre les différences criardes de compétitivité ? Les pays incapables d’exporter pour fournir chez PLATBRICS leurs comptes en RU, CNY, INR, BRL devront de façon bilatérale négocier des crédits individuels auprès de détenteurs de RU, CNY, INR ou BRL. Au moins, les débiteurs et les créanciers seront bien connus et il appartiendra à chaque créancier d’évaluer les contours de son prêt. Voilà un nouveau système monétaire qui ne fait point porter le poids du système par un seul pays.
Et les transactions de change de devises ? Elles se déroulent sur un marché unique centralisé qui est PLATBRICS. Plus de spéculations folles sur les devises déconnectées des transactions sur marchandises et services économiques utiles. La valeur de chaque devise chez PLATBRICS résultera donc directement de l’économie réelle.
Vous avez déjà compris que si une plateforme mondiale similaire à PLATBRICS avait été ajoutée lors des accords de Brettons Woods, la Russie n’aurait jamais vu ses devises confisquées parce que cela aurait été tout simplement impossible. Les deux principes de centralité éliminent d’office les transactions de change spéculatives qui sont déconnectées de la production des biens et services. Il reviendra à chaque pays de veiller à ce que sa banque Centrale traite avec diligence les demandes de transfert de devises émanant des banques commerciales locales.
Outre la Plateforme PLATBRICS, les pays qui adhèrent aux BRICS doivent adopter au moins les critères suivants à valider par tout candidat :
Critère de subsidiarité commerciale : tout pays membre des BRICS qui vend ou achète doit en priorité acheter ou vendre au sein du BRICS et ne doit commercer en dehors du BRICS que s’il y a insuffisance de clients ou de fournisseurs au sein du BRICS. Ce critère va permettre de filtrer et de rejeter d’office les candidats peu sérieux. Ce critère va également briser le néolibéralisme fou des globalistes du Forum de Davos.
Critère de convergence civilisationnelle N°1: tout pays membre des BRICS doit nécessairement adopter une loi nationale qui garantit à l’individu, la liberté de pratiquer la religion de son choix.
Critère de convergence civilisationnelle N°2: tout pays membre des BRICS doit nécessaire adopter une loi nationale pour bannir l’homosexualité, les mouvements transgenre, les mouvements LGBT et l’avortement.
Bien entendu, avec l’accomplissement du songe montré par DIEU à Nebucadnestar dans le Livre de Daniel, l’Eglise, Corps du SEIGNEUR JESUS-CHRIST constituera enfin cet unique empire mondial tant attendu et c’est alors que les Chrétiens Nés de Nouveau pourront instaurer une monnaie unique et une Banque Centrale unique par-dessus toute la terre.
Shalom à tous les peuples de la terre.
Rev. Apôtre Joseph TOUBI
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