Les prix mondiaux des produits de base devraient poursuivre leur recul pour la quatrième année consécutive et atteindre en 2026 leur plus bas niveau depuis six ans, selon la dernière édition du Commodity Markets Outlook publiée par la Banque mondiale, mercredi 29 octobre 2025.
Ce fléchissement, estimé à 7% en 2025 et en 2026, s’explique par la faiblesse de la croissance économique mondiale, un excédent pétrolier persistant et une incertitude politique accrue. La Banque mondiale prévoit notamment que le prix du baril de Brent passera de 68 dollars en moyenne en 2025 à 60 dollars en 2026, soit son niveau le plus bas depuis cinq ans.
« Les marchés des produits de base contribuent à stabiliser l’économie mondiale. Le recul des cours de l’énergie a permis de faire baisser l’inflation, mais ce répit pourrait être temporaire », a déclaré Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, appelant les gouvernements à profiter de cette période pour renforcer leurs finances publiques et encourager les investissements.
Les prix alimentaires devraient également baisser de 6,1% en 2025 et de 0,3% en 2026, grâce à une production agricole abondante, notamment pour le riz, le blé et le soja. En revanche, les engrais devraient enregistrer une hausse de 21% cette année avant un repli prévu de 5% en 2026, ce qui pourrait peser sur les marges des agriculteurs et les rendements futurs.
Les métaux précieux continuent de jouer leur rôle de valeur refuge dans un contexte d’incertitude. L’or et l’argent devraient atteindre des niveaux record, avec des hausses respectives de 42% et 34% en 2025, puis de 5% et 8% en 2026.
La Banque mondiale met en garde contre des risques à la baisse supplémentaires liés à une croissance mondiale molle, à l’expansion de l’offre pétrolière des pays de l’OPEP+ et à la montée des tensions géopolitiques. À l’inverse, une aggravation des conflits ou des phénomènes climatiques extrêmes pourrait renchérir les prix de l’énergie et des denrées alimentaires.
Pour Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de l’institution, la baisse des prix du pétrole « offre une opportunité aux économies en développement d’engager des réformes budgétaires et d’investir dans les infrastructures et le capital humain, afin de créer des emplois durables et de renforcer la productivité à long terme ».
Le rapport recommande enfin de miser sur la diversification de la production, la transparence des marchés et l’innovation technologique plutôt que sur les contrôles des prix pour accroître la résilience face à la volatilité des cours mondiaux.
Via AIP


