L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, s’est entretenu dans la soirée du mardi 9 septembre 2025 par téléphone avec le président américain, Donald Trump, après une attaque israélienne ayant visé la capitale qatarie, Doha, rapporte l’Agence de presse turque Anadolu.
Selon un communiqué émis par le Diwan (palais officiel) de l’Émir, Donald Trump a exprimé sa solidarité avec le Qatar et condamné fermement l’attaque israélienne, qualifiant les événements de « dangereux précédents » pour la stabilité régionale.
Il a réaffirmé son attachement à « des solutions diplomatiques comme seule issue possible aux conflits du Moyen-Orient » et salué les efforts de médiation déployés par Doha, qu’il a qualifié d’allié stratégique de confiance des États-Unis.
Le président américain a encouragé l’émir à poursuivre son rôle actif dans la recherche d’une trêve durable à Gaza, notamment à travers les négociations indirectes menées avec l’Égypte et les États-Unis.
En retour, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani a fermement condamné l’attaque israélienne, la qualifiant de « violation flagrante de la souveraineté du Qatar et du droit international ». Il a dénoncé un « acte criminel irresponsable » et tenu Israël pour pleinement responsable de l’escalade, accusant ses politiques de « mettre en péril la sécurité régionale et de saboter les efforts de paix ».
L’émir a appelé la communauté internationale à « assumer ses responsabilités légales et morales » et à traduire les auteurs de l’attaque en justice. Il a également affirmé que le Qatar prendrait « toutes les mesures nécessaires pour défendre sa sécurité nationale et préserver sa souveraineté ».
De son côté, l’armée israélienne a confirmé avoir mené une « frappe ciblée » contre des dirigeants du Hamas, sans mentionner explicitement Doha comme lieu de l’opération. Le Hamas a indiqué que cinq de ses membres avaient été tués, tout en précisant que sa délégation de négociation avait survécu à l’attaque.
Le Qatar joue un rôle central de médiateur dans les négociations en cours entre Israël et le Hamas, aux côtés de l’Égypte et des États-Unis, en vue d’un échange de prisonniers et d’un cessez-le-feu durable.
Depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza en octobre 2023, plus de 64 600 Palestiniens ont été tués, selon des sources locales, et l’enclave est confrontée à une grave crise humanitaire. En novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Par ailleurs, une procédure pour génocide est en cours contre Israël devant la Cour internationale de justice.