Le 3 juin 2024, les acteurs de la filière bétail ont été officiellement réinstallés dans le nouveau parc à bétail d’Adjamé, marquant ainsi la relocalisation du site de Port-Bouët vers la route d’Abobo. Notre équipe de reportage a constaté sur place les premières étapes de cette transition.
Adjamé, connue pour son marché animé et sa densité urbaine, abrite désormais le nouveau site réservé aux bouviers. Sur place, des travaux d’aménagement sont en cours pour respecter les normes sanitaires et environnementales. Des ouvriers fabriquent des enclos de fortune pour les animaux, mais un tour sur les lieux laisse présager une situation similaire à celle de Port-Bouët en termes d’insalubrité, surtout avec les fortes pluies annoncées. Le site, situé à la montée du pont « Pont ferraille » reliant Adjamé à Abobo, présente un décor insalubre où les animaux sont entassés dans un espace boueux et difficile d’accès.
Diakité Kaba Hamed, de la direction technique de la mairie d’Adjamé, souligne que l’ancienne casse d’Adjamé a été choisie pour ce réaménagement et que les travaux sont actuellement à plus de 70 % d’avancement.
La clientèle, quant à elle, se familiarise progressivement avec le nouveau site. Cependant, les amateurs de viande fraîche devront braver l’accès difficile du parc à bétail.
La relocalisation des bouviers à Adjamé présente à la fois des défis et des opportunités. Elle pourrait améliorer les conditions de travail des bouviers en offrant des installations plus modernes et mieux équipées. Toutefois, une planification méticuleuse est nécessaire pour atténuer les impacts sociaux et économiques, notamment la hausse des coûts liée à la distance entre le parc à bétail d’Adjamé et l’abattoir de Port-Bouët.
Cette transition est cruciale pour résoudre les défis associés à l’abattoir de Port-Bouët. Des mécanismes de suivi doivent être mis en place pour évaluer l’impact de cette décision sur les moyens de subsistance des bouviers, la qualité de la viande et l’environnement urbain.
La relocalisation fait suite à des événements violents à Port-Bouët, où les bouviers-commerçants ont été déguerpis de l’abattoir. Sur l’ancien site, des machines continuent de démolir sous la surveillance des forces de sécurité. Les installations de fortune sont désormais des décombres et les activités de l’abattoir sont interrompues, poussant certains à rejoindre le nouveau site à Adjamé.