La discorde entre l’Algérie et les Émirats arabes unis s’intensifie, marquée par des sanctions émiraties et des accusations mutuelles, révélant des divergences géopolitiques croissantes. La situation, jusque-là silencieuse, s’est exacerbée depuis l’été dernier, avec des médias officiels algériens dénonçant ouvertement cette tension.
Le bras de fer a atteint un point critique, les Émirats imposant des sanctions à des dignitaires algériens jugés hostiles, refusant même l’octroi de visas. Les Émirats reprochent à Alger d’entraver leurs intérêts en Afrique du Nord et subsaharienne, tandis que l’Algérie accuse Abou Dhabi de conspirer avec Israël et le Maroc pour déstabiliser sa sécurité nationale.
Les médias locaux liés au pouvoir algérien relaient régulièrement les frustrations d’Alger, qui perçoit les Émirats comme une force déstabilisatrice. Abou Dhabi aurait voté contre la candidature de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies et aurait influencé l’Inde pour faire de même au sein du Brics.
Récemment, la radio nationale algérienne a accusé les Émirats de financer le Maroc pour saper ses relations avec les pays sahéliens, ajoutant une nouvelle couche de méfiance. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a déclaré que le président algérien est « au courant de ces manœuvres ».
Les oppositions entre les deux pays s’étendent à la sphère géopolitique : Alger se rapproche de la Turquie, du Qatar et de l’Iran, tandis que les Émirats restent alliés à Israël et au Maroc. Le dossier libyen cristallise également les désaccords, avec Abou Dhabi soutenant le maréchal Haftar à l’est, tandis qu’Alger soutient le gouvernement de Tripoli.