Les cours mondiaux du cacao atteignent des sommets inégalés depuis 1977, stimulés par une récolte décevante en Côte d’Ivoire et au Ghana, principaux producteurs. La tonne de cacao à New York et à Londres a enregistré une hausse de plus de 100 % en un peu plus d’un an.
Un système de fixation des prix controversé
Cependant, les planteurs en Côte d’Ivoire et au Ghana ne récoltent pas encore les fruits de cette flambée des cours en raison du système de prix administrés. Bien que ce mécanisme protège les planteurs en cas de baisse des cours, il limite également leurs gains lorsque les prix augmentent.

Les mauvaises conditions météorologiques en Afrique de l’Ouest ont fortement impacté la récolte, avec seulement 951 710 tonnes de cacao acheminées aux ports ivoiriens pour la saison en cours, soit une baisse de 37 % par rapport aux saisons précédentes.
Les analystes restent prudents quant à la durabilité de cette hausse des prix. Bien que le marché enregistre de nouveaux records, certains estiment que la consommation pourrait être affectée par des prix trop élevés, le chocolat n’étant pas un bien essentiel.
Des planteurs toujours en attente de bénéfice
En Côte d’Ivoire et au Ghana, les planteurs ne bénéficient pas encore pleinement de la hausse des cours en raison du système de prix administrés. Les pays où les marchés sont libéralisés, tels que le Brésil, l’Équateur, le Nigeria et le Cameroun, sont actuellement les principaux bénéficiaires.
Cette manne financière permet à ces pays d’investir immédiatement dans de nouvelles capacités de production. L’Équateur vise à rattraper voire dépasser le niveau de production du Ghana d’ici 2030, tandis que le Brésil ambitionne de doubler sa production d’ici la fin de la décennie.