Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne devrait connaître une accélération de sa croissance économique en 2024 et au-delà, malgré les défis posés par l’augmentation de l’inflation, notamment pour les denrées alimentaires.
La Banque mondiale prévoit une croissance de 3,5% pour cette année, avec une moyenne avoisinant les 4% pour les années 2025-26. Ces prévisions optimistes sont soutenues par le recul de l’inflation et l’amélioration de la consommation privée, ainsi que de l’investissement.
Cependant, cette reprise économique est confrontée à des défis majeurs. L’inflation, qui avait globalement baissé jusqu’en 2023, a repris sa hausse en 2024, principalement en raison de l’augmentation des prix des denrées alimentaires. Cette situation a entraîné des hausses de taux d’intérêt dans certains pays, avec une insécurité alimentaire persistante touchant environ 135 millions de personnes dans la région.
Malgré ces défis, certains pays montrent des signes encourageants. Par exemple, l’économie du Nigeria, bien que ralentie en 2023, semble se stabiliser avec une prévision de croissance de 3,3% pour 2024 et 3,5% pour 2025. Des ajustements macroéconomiques ont été entrepris pour contenir l’inflation croissante, mais le pays reste vigilant face aux risques économiques.
En Afrique du Sud, la croissance modérée est prévue, atteignant 1,2% en 2024 et 1,3% en 2025. Des réformes du secteur de l’énergie sont en cours pour améliorer l’approvisionnement, mais des défis structurels persistent, notamment des pressions budgétaires dues à une faible collecte de recettes et des transferts vers des entreprises publiques peu performantes.
En Angola, la croissance devrait remonter à 2,9% cette année et à 2,6% en 2025, principalement grâce à la reprise du secteur non pétrolier. Cependant, ces taux de croissance restent en deçà de la croissance démographique, ce qui souligne les défis persistants pour améliorer les revenus par habitant.
Le rapport de la Banque mondiale met également en lumière les risques baissiers qui pèsent sur ces perspectives optimistes. Les tensions géopolitiques mondiales, une nouvelle détérioration de la stabilité politique régionale, ainsi que des phénomènes météorologiques défavorables sont autant de facteurs qui pourraient compromettre la croissance économique dans la région.
En somme, malgré les défis économiques et environnementaux auxquels l’Afrique subsaharienne est confrontée, les prévisions de croissance optimistes de la Banque mondiale offrent un certain espoir. Cependant, une gestion prudente des risques et des réformes continues seront essentielles pour soutenir une croissance économique durable dans la région.