La République démocratique du Congo (RDC) a lancé une mise en demeure à l’encontre du géant technologique américain Apple. La RDC accuse la société d’utiliser des minerais provenant de mines nationales exploitées illégalement, alimentant ainsi le conflit armé dans la région.
Les cabinets internationaux d’avocats Amsterdam & Partners LLP et Bourdon & Associé, agissant pour le compte du gouvernement congolais, ont publié un rapport détaillé mettant en lumière les graves violations des droits humains dans les régions minières de la RDC. Ce rapport souligne le lien entre l’exploitation illégale des minerais et la perpétuation du conflit armé dans l’est du pays.
Ces avocats ont officiellement adressé une mise en demeure à Apple, exigeant des réponses claires quant à l’origine des minerais utilisés dans ses produits, notamment l’étain, le tantale et le tungstène. Le gouvernement congolais exprime des préoccupations quant aux pratiques d’approvisionnement de la société américaine, qui se fournirait principalement au Rwanda, malgré une production minérale quasi inexistante dans ce pays.
Le rapport souligne également que le commerce illicite de ces minerais de sang alimente une vaste entreprise de blanchiment d’argent, compromettant la transparence et la traçabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales dans les industries de l’électronique, de l’automobile, de l’aviation et des énergies renouvelables.
Le gouvernement congolais, représenté par ses avocats, prévoit d’entreprendre des actions judiciaires si les réponses fournies par Apple ne sont pas jugées satisfaisantes dans les trois semaines suivant la mise en demeure. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de la RDC de garantir une gestion transparente et responsable de ses ressources naturelles, tout en mettant fin au financement des groupes armés et à la perpétuation des crises humanitaires et environnementales dans le pays.