Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont officiellement annoncé leur départ de la Cédéao, ouvrant ainsi la voie à un renforcement de leur coopération au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). L’origine de cette alliance remonte à septembre dernier, lorsque ces pays décidèrent d’unir leurs moyens militaires pour lutter contre les groupes rebelles et jihadistes dans la région. Cependant, depuis lors, l’Alliance a élargi ses ambitions pour inclure des aspects économiques et politiques.
La réunion tenue à Bamako à la fin de novembre 2023 a marqué un tournant significatif, affichant la volonté des trois nations de progresser vers la création d’une fédération. Ce mouvement stratégique souligne le désir de ne pas seulement coopérer sur le plan sécuritaire, mais aussi de bâtir une union économique et politique solide.
L’AES repose sur un traité d’alliance de sécurité collective, engageant ses membres à réagir en cas d’agression contre l’un d’entre eux. Julien Antouly, chercheur en droit international, souligne l’éventuel renforcement de la coopération économique et l’établissement d’une alliance diplomatique solide pour faire contrepoids aux autres États de la Cédéao.
Bien que les détails institutionnels n’aient pas encore été divulgués, les observateurs estiment que la coopération militaire pourrait prendre de l’ampleur progressivement, tandis que certaines dimensions de la collaboration resteront peut-être discrètes.