Abdon Atangana, d’origine camerounaise, professeur de mathématiques appliquées à l’Institut d’Etudes sur les Eaux Souterraines de la Free State University de Bloemfontein, en Afrique du Sud est indiscutablement l’une des valeurs sures des sciences africaines en général et des mathématiques en particulier sur qui pourrait compter le continent pour son avenir.

En effet, le camerounais de 37 ans enchaine des distinctions de la part de ses pairs et du monde scientifique :
- Désigné 2e meilleur mathématicien au monde selon un classement de l’Université américaine Stanford ;
- Déjà le 19 juin dernier à Paris, il devenait le premier Prix international Unesco-AI Fozan pour la promotion des jeunes scientifiques en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques ;
- Premier mathématicien à obtenir le Prix TWAS Mohammad A. Hamdan décerné par l’Académie mondiale des sciences récompensant un travail mathématique exceptionnel effectué par un scientifique travaillant et vivant en Afrique ou dans la région arabe ;
- Sans oublier qu’en 2019 et 2020, il figurait dans la liste mondiale des 1% des meilleurs scientifiques de Clarivate Web of Science.
Si ses contributions dans les domaines du calcul fractionnaire, des équations différentielles fractionnaires et de la modélisation mathématique se sont avérées judicieuses notamment contre des maladies infectieuses, les problèmes de transfert de chaleur, l’écoulement des eaux souterraines et la contamination ou les conditions météorologiques, Abdon Atangana dit qu’il veut décoloniser les mathématiques en vulgarisant cette matière par les livres ou articles pour les enfants africains.
« L’une des plus grandes faiblesses est la manière dont les mathématiques sont enseignées au lycée, l’accent n’est pas mis sur les applications, mais des formules sont présentées qui sont parfois très difficiles à comprendre, ce qui décourage généralement les plus jeunes de faire carrière dans les mathématiques », avait confié sur les antennes de BBC Afrique, Abdon Atangrana.
Si son mérite est reconnu à l’échelle mondiale, reste la reconnaissance africaine notamment de la part des autorités africaines afin de valoriser ce talent et l’aider à rendre accessible ses contributions dans les écoles secondaires et universitaires pendant qu’il est encore vivant. Car celui-ci souhaite rester néanmoins en Afrique et faire « beaucoup d’effort pour dégager le chemin et, avec l’aide de Dieu, construire une base solide pour la future génération ».
Casimir Boh