Faute de clubs prêts à pouvoir les accueillir dans de bonnes conditions, les Français en situation de handicap pouvant pratiquer un sport restent trop rares. Dans la perspective des Jeux paralympiques de Paris 2024, le Comité paralympique et sportif français redynamise son programme « Club inclusif », lancé en 2018 pour lever les appréhensions des clubs à l’accueil de potentiels pratiquants.
C’est un chiffre qui en dit long sur le retard : en 2023, seulement 1,4 % des clubs de l’Hexagone sont capables de recevoir des personnes en situation de handicap désireuses de pratiquer d’une activité sportive. Conscient du problème, le Comité paralympique et sportif français (CPSF) veut profiter de l’échéance des Jeux paralympiques de Paris 2024 pour accélérer Club Inclusif, un programme lancé en 2018 de formation transversale de structures « para-accueillantes ».
Pour cela, le CPSF mais aussi les fédérations françaises du handisport et du sport adapté, sensibilisent lors de sessions de 3 à 5 jours, financées à hauteur de 6 000 euros par les collectivités locales, complétées par un accompagnement personnalisé de six mois, sur un large ensemble de thématiques : meilleure compréhension des types de handicaps, identification des besoins d’accessibilité.
Créer un véritable maillage territorial
Les rencontres avec de potentiels pratiquants font également partie du programme, car les barrières sont plus souvent psychologiques que matérielles. « La perception des dirigeants, des encadrants et des bénévoles est encore pleine de préjugés sur la situation de handicap, explique Marie-Amélie Le Fur, la présidente du CPSF. Il faut rassurer les clubs avec cette formation à 360°, théorique et pratique, qui les amène à ces rencontres directes pour mieux inscrire cet accueil dans le projet. »
L’autre but de cette initiative est de créer un véritable maillage territorial, car la rareté actuelle des clubs adaptés peut décourager les plus motivés, contraints à faire en moyenne 50 km pour trouver leur lieu idéal. « L’activité proposée sur place peut aussi ne pas convenir à la pathologie de la personne, ajoute Thomas Urban, référent paralympique en Ile-de-France pour le CPSF. La construction d’un réseau animé par les collectivités locales va permettre d’orienter le pratiquant en matière de proximité. »
3000 clubs para-accueillants dans un an
L’objectif affiché l’horizon de la saison 2024-2025 est de convaincre 3 000 nouvelles structures à se lancer. D’ici à la fin de l’année, 700 d’entre elles devraient être opérationnelles. D’autres avaient déjà franchi le pas depuis un moment, comme les Archers des 3 Lys, un club parisien de tir à l’arc engagé dans le programme dès 2020. La formation globale puis particulière fournie par le programme a été précieuse.
« On attendait d’être rassurés sur notre comportement, notamment vis-à-vis des handicaps psychiques, confie son vice-président, Teddy Louison, qui confirme que « les freins étaient surtout dans les têtes. On a simplement dû adapter le temps de formation. »
Cette saison, cinq adhérents en situation de handicap s’entraînent avec les valides dans deux salles des XIIe et XVe arrondissements de la capitale. Là-bas comme dans le reste de la France, pousser la porte d’un club inclusif sera peut-être à l’avenir un geste plus naturel pour faire respecter le droit de chacun de pratiquer une activité physique. Sans oublier qu’une graine de champion paralympique pour Los Angeles 2028 peut sommeiller dans tout jeune parasportif.
Source : RFI