Le sort du Président Nigérien, Mohamed Bazoum, aux mains des putschistes, suscite de vives inquiétudes. Le 03 Août 2023, le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS) et le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, ont dénoncé la situation préoccupante du Chef d’État en captivité. Jeune Afrique a obtenu des informations exclusives sur sa séquestration.
Selon nos sources, dès les premières heures du putsch du 26 juillet 2023, Mohamed Bazoum a été reclus dans le sous-sol de sa résidence, situé dans l’enceinte du Palais présidentiel, accompagné de son épouse, Aziza, de son fils, Salem, et d’un garde du corps désarmé. Ils étaient entourés par des éléments de la garde présidentielle sous le commandement du général Abdourahamane Tiani, certains postés sur le toit.
Pendant quarante-huit heures, ils ont été privés de nourriture et d’eau, mais finalement, le président a réussi à convaincre ses geôliers de permettre à un cuisinier de son entourage de leur apporter quotidiennement de la nourriture.
Cependant, à partir du 03 Août 2023, leur situation s’est aggravée. Le cuisinier s’est vu refuser l’accès à la résidence, l’électricité a été coupée, et les téléphones du président ont été confisqués. Pendant ce temps, plusieurs collaborateurs de Mohamed Bazoum ont été détenus dans des villas à proximité du palais présidentiel.
Le président séquestré a également fait publier une tribune dans le Washington Post le 03 Août, se présentant comme un « otage » du coup d’état militaire et appelant le gouvernement américain et la communauté internationale à aider le pays à rétablir l’ordre constitutionnel.
Interrogé sur les circonstances du putsch, Mohamed Bazoum a nié avoir prévu de limoger le général Abdourahamane Tiani, tout en reconnaissant peut-être avoir été naïf face à la situation.
La communauté internationale suit de près cette crise politique et sécuritaire qui a des conséquences potentiellement dévastatrices pour le Niger et la région. Les appels à la libération immédiate du président continuent d’affluer, espérant ainsi restaurer l’ordre constitutionnel dans le pays.
WILLIAMS KAKOU AVEC JEUNE AFRIQUE