Les forces de l’AFC/M23 sont entrées, jeudi 11 décembre à Uvira, la dernière ville tenue par le gouvernement dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une région riche en minerais.
Les forces rebelles ont appelé l’armée congolaise et les autres forces opposées encore présentes dans et autour de la ville d’Uvira à se rendre. L’entrée des combattants du mouvement, soutenu par le Rwanda d’après les autorités congolaises, burundaises et des experts de l’ONU, s’est faite sans affrontement.
L’escalade des combats survient malgré l’accord de paix négocié jeudi 4 décembre 2025 à Washington par le président américain Donald Trump, entre le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et le président rwandais, Paul Kagame, pour mettre fin au long conflit.

Le Mouvement du 23 mars (M23) a affirmé avoir « libéré la ville », tandis que Radio Okapi, organe de presse soutenu par l’ONU, a rapporté que des habitants affirmaient que des combattants rebelles étaient présents dans les principales artères. Cette offensive a contraint des milliers de personnes à fuir vers le Burundi, selon les habitants.
Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a toutefois déclaré aux médias locaux que l’armée et les milices alliées contrôlaient toujours la ville, située à seulement 27 km de Bujumbura, la capitale du Burundi, de l’autre côté du lac Tanganyika. Le Burundi a fermé sa frontière avec la République démocratique du Congo, ont indiqué des sources militaires burundaises.
Après la chute d’Uvira, le président Félix Tshisekedi a présidé un conseil des ministres d’urgence au restreint, en présence du chef de l’armée. Si aucune information n’a filtré de cette réunion, le chef de l’État a tout de même appelé les forces de défense et de sécurité à « rester en alerte ».
Le M23 est un groupe armé rebelle actif dans l’est de la RDC, qui tire son nom d’un accord de paix du 23 mars 2009 avec le gouvernement congolais, accord qu’il accuse Kinshasa de ne pas avoir respecté, menant à de nouvelles rébellions, notamment celle qui a débuté en 2021. Ce groupe, principalement composé de Congolais tutsis, est au cœur d’un conflit complexe dans la région du Nord-Kivu, avec des accusations de soutien militaire rwandais, et lutte pour la représentation politique et la protection des minorités tutsis.


