La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé le mardi 21 octobre 2025 à Dakar, un atelier régional sur la sécurité humaine, la criminalité et la délinquance, axé sur l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans l’analyse et la prévention du crime.
Organisé par la Direction du Système d’alerte précoce (EWD), cet atelier, prévu jusqu’au 24 octobre, vise à renforcer les capacités des experts en criminalité issus des Mécanismes Nationaux de Coordination et de Réponse (NCCRM).
Ces travaux s’inscrivent dans le cadre des efforts de la CEDEAO pour améliorer la réponse régionale face à la criminalité transnationale organisée, notamment la traite des personnes, le trafic de drogues et d’armes, ainsi que les violences basées sur le genre.
Dans son allocution d’ouverture, la vice-présidente de la Commission de la CEDEAO, Damtien L. Tchintchibidja, représentée par l’Ambassadeur Zelma Nobre Fassinou, Représentante résidente de la CEDEAO au Sénégal, a relevé que les économies illicites connaissent une forte croissance dans la plupart des pays de la région.
Selon elle, cette expansion est alimentée par un contexte marqué par de nouveaux conflits, une instabilité politique persistante et des inégalités économiques croissantes. « La porosité des frontières et la nature transnationale du crime organisé aggravent la situation, mettant en péril la paix et la stabilité régionales », a-t-elle averti.
Procédant à l’ouverture officielle des travaux, le directeur de l’Intégration africaine et du Panafricanisme du Sénégal, Babacar Bâ, représenté par Mamadou Moustapha Seck, Coordonnateur adjoint du Bureau national de la CEDEAO, a insisté sur la nécessité d’une coopération renforcée entre États membres. Il a salué la mise en place de mécanismes d’alerte et de réponse destinés à anticiper les crises et à réduire les interventions post-conflit. Le Sénégal, a-t-il indiqué, se prépare à ouvrir prochainement son Centre national d’alerte et de réponse.
Les participants à cet atelier proviennent des Centres nationaux d’alerte, du GIABA, de l’Institut d’études de sécurité (ISS), du WANEP et de plusieurs départements de la CEDEAO.
Réparti en neuf modules, le programme aborde les liens entre criminalité et conflits, l’analyse géospatiale, la cartographie des réseaux criminels et l’usage de l’intelligence artificielle dans les systèmes d’alerte. À travers des sessions pratiques, discussions et simulations, l’atelier vise à promouvoir une approche régionale coordonnée pour prévenir et contrer la criminalité sous toutes ses formes.