La France vient de franchir une barrière alarmante en matière de surpopulation carcérale, avec un nombre record de 74.513 détenus au 1er juillet. Cela représente une augmentation de 2.500 prisonniers en seulement un an, alors que le nombre de places opérationnelles en prison s’élève à seulement 60.666.
La situation est devenue critique, avec une hausse bien plus importante que lors des précédents records. En un mois, 814 détenus supplémentaires ont été incarcérés, dépassant ainsi les chiffres de mai et juin. Cette surpopulation carcérale chronique a d’ailleurs conduit la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) à condamner la France le 06 juillet dernier.
Les maisons d’arrêts, où se trouvent les détenus en attente de jugement et donc présumés innocents, sont particulièrement touchées, avec un taux d’occupation atteignant 146,3 %. Dans huit établissements, ce taux dépasse même les 200 %. Cette situation critique se traduit par 2 478 détenus qui dorment actuellement sur des matelas posés à même le sol.
Parmi les personnes incarcérées, 20.189 sont des prévenus en attente de jugement, représentant 27,1 % du nombre total de détenus. Ces chiffres soulèvent de sérieuses préoccupations quant au respect des droits fondamentaux de ces individus présumés innocents.
Au 1er juillet, 91.127 personnes étaient placées sous écrou, un nombre également en hausse. Parmi elles, on compte 16.614 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.
Malgré une légère augmentation du nombre de femmes écrouées, celui des mineurs reste stable à 0,8 % de la population carcérale totale.
Face à cette crise carcérale sans précédent, les autorités françaises doivent prendre des mesures urgentes pour trouver des solutions durables et respectueuses des droits humains. Une réforme du système pénitentiaire semble indispensable pour faire face à cette surpopulation galopante et garantir des conditions de détention décentes pour tous les détenus.
Toussaint Konan
Source : 20 Minutes
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