Au lendemain d’un accord « historique » avec les États-Unis dans le domaine énergétique, le Qatar hausse le ton face à l’Union européenne. Le pays du Golfe a menacé de réduire ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe, en réaction à une législation européenne jugée contraignante. Cette mise en garde a été formulée dans une lettre adressée au gouvernement belge, selon l’agence Reuters.
En ligne de mire : la loi européenne sur le devoir de vigilance, qui impose aux entreprises étrangères de respecter certaines normes sociales et environnementales, notamment en matière de travail forcé. Le Qatar dénonce ce qu’il perçoit comme une ingérence dans sa souveraineté économique et ses pratiques commerciales.
Troisième exportateur mondial de GNL, derrière les États-Unis et l’Australie, le Qatar représente à lui seul entre 12 et 14 % des importations européennes de gaz liquéfié. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’Europe s’est tournée davantage vers le Qatar pour compenser la réduction des approvisionnements russes.
Mais cette relation stratégique semble aujourd’hui fragilisée. En effet, si Doha passe à l’action, cela pourrait compliquer davantage l’approvisionnement énergétique de l’UE, surtout à l’approche de l’hiver. Pour l’Europe, déjà confrontée à des prix de l’énergie volatils et à une pression pour verdir son économie, l’équation devient encore plus délicate.