Encore une comédies dramatiques sur la scène du football ivoirien. Après un moment de suspense insoutenable, où l’on se demandait si la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) allait finir par capituler, c’est officiel : la FIF accepte de se soumettre à la décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Oui, vous avez bien lu. Même la FIF n’a pas réussi à échapper au verdict suprême. Résultat des courses : l’Inova Sporting Club Association (ISCA) file en Ligue 1, pendant que l »Africa Sports, la tête basse, fait ses valises pour continuer son voyage en Ligue 2.
Rejouer un match, pourquoi pas ?
Tout commence le 14 juin 2024, lors de la 22e journée de Ligue 2. L’ISCA l’emporte 2-0 contre Yamoussoukro FC et croit bien avoir décroché son billet pour la Ligue 1. Mais c’était sans compter sur le génie bureaucratique de la FIF, qui décide de pimenter l’histoire. Prétextant des erreurs d’arbitrage (on ne change pas une excuse qui marche), elle ordonne de rejouer le match. Oui, pourquoi pas, après tout ? C’est vrai que dans le sport, rien ne vaut un peu d’improvisation.
Mais voilà, l’ISCA n’a pas apprécié cette petite « fantaisie » de la fédération et file directement au Tribunal Arbitral du Sport. Pendant ce temps, le match est rejoué le 26 juin 2024, et Yamoussoukro FC l’emporte 1-0. Surprise générale : l’Africa Sports, qui se trouvait par miracle propulsé en Ligue 1 grâce à ce retournement de situation, commence à rêver de nouveaux exploits parmi l’élite du football ivoirien. Mais, attendez… le meilleur reste à venir.
Le TAS à la rescousse : retour à la case départ
Le 12 septembre 2024, le couperet tombe. Le TAS, véritable arbitre des conflits sportifs, décide d’annuler le match rejoué et de valider la victoire initiale d’ISCA. Plus question de replay. Fin de l’épisode. Le TAS ne se contente pas de remettre les pendules à l’heure, il ordonne aussi à la FIF de réintégrer l’ISCA en Ligue 1. Et pour couronner le tout, la fédération devra s’acquitter de 7 000 francs suisses pour compenser les frais d’avocats de l’ISCA. Moralité : il faut toujours réfléchir à deux fois avant de faire rejouer un match pour « erreurs d’arbitrage ».
La FIF, au pied du mur
La FIF, avec un sourire contraint (du genre « nous n’avons pas vraiment le choix »), annonce qu’elle accepte la décision du TAS. Eh oui, on plie mais on ne rompt pas. La Ligue 1 accueillera donc l’ISCA pour la saison 2024-2025. L’Africa Sports, de son côté, doit faire ses adieux à ses rêves de grandeur et se préparer pour une nouvelle année de Ligue 2. C’est un peu comme s’ils avaient déjà monté la tente pour un festival, et qu’on leur disait au dernier moment que l’événement était annulé. Triste destin pour ce club mythique qui croyait à une renaissance fulgurante.
Africa Sports, le malheureux dindon de la farce
Les supporters de l’Africa Sports, tout juste sortis de trois années difficiles en Ligue 2, avaient déjà ressorti les maillots, prêts à en découdre avec les géants de la Ligue 1. Mais les rêves se sont envolés aussi vite qu’ils sont apparus. L’Africa devra encore patienter, et recommencer sa campagne en Ligue 2 avec une équipe qui commence à se spécialiser dans les faux espoirs. Tout ça pour dire que dans le football ivoirien, rien n’est jamais gagné, même quand on pense avoir déjà franchi la ligne d’arrivée.
Et la FIF dans tout ça ?
Quant à la FIF, elle peut se féliciter d’avoir réussi l’exploit de faire rejouer un match, pour finalement en annuler le résultat. À force de jouer avec les règles, on finit par se brûler les doigts. Mais bon, au moins, ils pourront dire qu’ils auront tout essayé. Après cette belle leçon d’humilité infligée par le TAS, la fédération pourrait réfléchir à revoir ses processus de décision. Enfin, ça, c’est ce qu’on espère.
Tout est bien qui finit bien (ou presque)
La Ligue 1 accueillera donc ISCA la saison prochaine. Le club, après avoir mené une bataille à la fois sur le terrain et dans les tribunaux, pourra enfin savourer sa victoire. L’Africa Sports, quant à lui, continue son périple en Ligue 2, dans l’espoir de retrouver l’élite. Et la FIF, elle, pourra méditer sur ses décisions et, espérons-le, tirer quelques leçons de cette énième débâcle.
En Côte d’Ivoire, le football est plus qu’un sport, c’est un feuilleton à rebondissements. Un jour, on gagne, le lendemain, on rejoue, et à la fin, tout est annulé. Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est sûrement pas le dernier épisode.