La tension politique est à son comble au Togo après l’adoption controversée d’une nouvelle Constitution. Une conférence de presse tenue par des partis d’opposition et des groupes de la société civile a été brutalement interrompue par les forces de l’ordre, suscitant de vives critiques quant à la liberté d’expression dans le pays.
Mercredi matin, moins de 48 heures après le vote sur la nouvelle Constitution, les gendarmes togolais ont mis fin à une conférence de presse organisée par une coalition d’opposants. Nathaniel Olympio, du Parti des Togolais, dénonçait le manque de démocratie, affirmant que le régime avait franchi une ligne rouge en privant les citoyens de leur droit de choisir leur président.
Dans un geste apparent de répression, les manifestants ont été empêchés de se réunir dans une salle prévue à cet effet, avec le propriétaire des lieux recevant l’ordre de refuser l’accès aux contestataires. Malgré ces obstacles, les opposants se sont finalement retrouvés au siège de l’Alliance nationale du changement pour exprimer leur opposition à la nouvelle Constitution et appeler le chef de l’État à suspendre sa promulgation.
Me Paul Dodzi Apévon, président des Forces démocratiques pour la République, a souligné la détermination de l’opposition, déclarant que le pays était engagé dans une bataille pour ses droits fondamentaux. Les critiques fusent également concernant le manque de transparence autour du contenu de la nouvelle Constitution et les modalités de son adoption.
Selon les informations disponibles, cette réforme constitutionnelle prévoit que le prochain président togolais soit élu par le Parlement pour un mandat unique de six ans, tandis que le véritable pouvoir serait détenu par le président du Conseil des ministres, issu du parti vainqueur des législatives. Une disposition perçue comme un moyen pour le président sortant, Faure Gnassingbé, de prolonger indéfiniment son règne.