Le Parlement togolais a adopté lundi 25 mars, par une majorité de plus de 4/5 de ses membres, une proposition de loi portant révision de la Constitution de la République Togolaise, marquant ainsi un tournant majeur vers un régime parlementaire. Cette décision vise à consolider les fondements d’une démocratie moderne tout en préservant la stabilité gouvernementale et en adaptant la gouvernance du Togo aux évolutions sociopolitiques.
Selon un communiqué officiel du Parlement, cette révision constitutionnelle vise à doter le pays d’une nouvelle identité républicaine, permettant ainsi aux pouvoirs publics constitutionnels de mieux représenter la nation Togolaise. Elle inclut la mise en place d’un président du conseil des ministres élu par l’Assemblée nationale, une déclaration solennelle des droits et devoirs fondamentaux, la création de la Haute Autorité pour la transparence et la lutte contre la corruption, entre autres.
Cependant, cette révision constitutionnelle suscite une vive controverse. Nathaniel Olympio, figure politique du pays, a vivement critiqué cette démarche. Dans un message sur les réseaux sociaux, il dénonce un « coup d’État constitutionnel » orchestré par le gouvernement en place.
Selon Olympio, la nouvelle Constitution priverait les Togolais de leur droit d’élire directement leur président de la République, confiant cette responsabilité à une entité désignée par l’Exécutif. Il souligne également le manque de transparence entourant l’élaboration et l’adoption de ce texte, affirmant que le contenu de la nouvelle Constitution n’a jamais été présenté au peuple togolais ni débattu publiquement dans les médias.
L’opposition s’inquiète également du silence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) face à cette révision constitutionnelle survenue à quelques semaines des élections législatives. Olympio interpelle les députés qui ont participé à l’élaboration de la nouvelle Constitution, leur demandant pourquoi le texte reste confidentiel et inaccessible au public.
Cette situation soulève des questions importantes sur la légitimité et la transparence du processus de révision constitutionnelle au Togo. Les tensions politiques risquent de s’intensifier à l’approche des élections législatives, avec un débat croissant sur l’avenir démocratique du pays et le respect des droits constitutionnels des citoyens togolais.