Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a décidé, jeudi 22 février 2024, d’accorder la grâce présidentielle pour un certain nombre de personnalités politiques de différents horizons. Parmi celles qui bénéficieront de ce geste en faveur de la réconciliation nationale, figurent des figures éminentes proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, de Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale, ainsi que d’autres acteurs politiques du RHDP, le parti au pouvoir.
Au nombre des bénéficiaires de cette grâce présidentielle, on compte des personnalités telles que Jean Aby, ancien ministre de la Communication sous le régime de Laurent Gbagbo, et Dogbo Ble Brunot, ancien chef de la garde républicaine également sous le même régime. Ces individus ont été condamnés pour diverses infractions, notamment des atteintes à la sûreté de l’État et des crimes graves.
Parmi les autres personnalités notables figurent Adama Kone, ancien ministre de l’Économie et des Finances sous Laurent Gbagbo, et Kone Kamarate Souleymane, ancien chef de protocole de Guillaume Soro. Certains ont été impliqués dans des affaires telles que le braquage de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest en 2011, tandis que d’autres ont été reconnus coupables d’atteinte à la sûreté de l’État.
Cette décision de grâce présidentielle intervient dans un contexte de tentative de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, après des années de division politique et de violences post-électorales. Elle vise à apaiser les tensions et à favoriser un climat de stabilité politique dans le pays.
Cependant, cette mesure soulève également des questions quant à son impact sur la justice et la responsabilité des crimes commis pendant la période de troubles politiques en Côte d’Ivoire. Certains critiques soulignent déjà la nécessité de garantir que la réconciliation ne compromette pas la justice et la responsabilité individuelle.
Alors que la Côte d’Ivoire cherche à tourner la page sur une période agitée de son histoire politique, la décision de gracier ces personnalités politiques soulève des espoirs mais également des préoccupations quant à l’avenir de la démocratie et de l’État de droit dans le pays.