Deux touristes israéliens et leur guide égyptien ont été tués dimanche par un policier à Alexandrie, sur la côte égyptienne, une attaque rare qui intervient en pleine guerre entre deux voisins de l’Égypte, Israël et Gaza sous contrôle du Hamas palestinien.
Selon la télévision Extra news, proche de l’appareil sécuritaire égyptien, « un policier a tiré à l’aveuglette avec son arme personnelle sur un groupe de touristes israéliens à Alexandrie (nord) ».
« Deux touristes ont été tués, ainsi qu’un Égyptien et le policier a été appréhendé », a ajouté la chaîne, citant « une source de sécurité ». Elle fait également état d’un « blessé ».
Le ministère des Affaires étrangères israélien a confirmé ce bilan dans la foulée. « Ce matin, pendant la visite d’un groupe de touristes israéliens à Alexandrie, un Égyptien a ouvert le feu tuant deux Israéliens et leur guide égyptien », a-t-il rapporté, ajoutant « qu’un autre Israélien avait été blessé ».
Le ministère dit désormais œuvrer au rapatriement du reste du groupe de touristes, alors que de nombreux Israéliens se rendent régulièrement en Égypte, notamment à l’occasion des fêtes religieuses juives, comme celle de Souccot, célébrée début octobre.
L’Égypte n’a pas encore réagi officiellement à l’attaque contre les touristes. Médiateur incontournable à chaque nouvelle flambée de violence entre Israël et la bande de Gaza, l’Égypte a été le premier pays arabe à normaliser ses relations avec Israël, en 1979.
- Paix entre gouvernements –
Si les gouvernements ont fait la paix – à l’époque au grand dam des autres États arabes – dans la rue égyptienne, Israël reste un ennemi juré.
En juin, trois soldats israéliens ont été tués par un « policier égyptien infiltré » en Israël avant d’être abattu, selon l’armée israélienne. L’Égypte, elle, a assuré qu’elle pourchassait « des trafiquants de drogue » ayant traversé un point de contrôle frontalier. Il s’en est suivi un « échange de tirs ayant fait trois morts côté israélien » en plus de l’Égyptien, d’après Le Caire.
Après l’incident, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’était entretenu au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les autorités des deux pays s’étaient empressées de réaffirmer leur coopération.
En échange de la normalisation, Le Caire avait récupéré la péninsule du Sinaï, occupée par Israël depuis la défaite arabe de 1967. L’accord de paix avait fait suite à la guerre d’octobre 1973, considérée comme une grande « victoire » en Égypte.
Le Hamas a lancé samedi son offensive d’une ampleur sans précédent contre Israël, 50 ans quasiment jour pour jour après la guerre de 1973. De nombreux touristes israéliens visitent l’Égypte, plus particulièrement le Sinaï, auquel ils peuvent accéder en voiture.
Ces dernières années, Israël et l’Égypte ont lancé une liaison aérienne directe entre Tel-Aviv et Charm el-Cheikh, station balnéaire sur la mer Rouge, alors que des vols directs relient déjà Tel-Aviv au Caire.
Dimanche, au deuxième jour de la guerre, l’armée israélienne a traqué des centaines de combattants palestiniens infiltrés sur son territoire et bombardé la bande de Gaza. M. Netanyahu a prévenu que cette guerre sera « longue et difficile ».
L’offensive surprise et d’une ampleur sans précédent, lancée samedi à l’aube par le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir à Gaza, a fait des centaines de morts dans les deux camps. Et de nombreux Israéliens, civils et militaires, ont été enlevés par les combattants palestiniens.
Via AFP