Les ministres de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, se sont réunis à Ouagadougou pour discuter de la création d’une confédération sahélienne. Cette rencontre intervient après le retrait annoncé des trois États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) quelques semaines auparavant.
Le général Kassoum Coulibaly, ministre burkinabè de la Défense, a souligné que cette réunion marque une avancée significative dans l’établissement des instruments, mécanismes et procédures de l’alliance, ainsi que dans l’architecture juridique de la future confédération. Les ministres ont affirmé que leur décision de se retirer de la Cédéao est irrévocable, soulignant que l’organisation régionale ne sert plus les intérêts des peuples sahéliens.

Bien que la charte de l’Alliance des États du Sahel n’ait pas été révisée, les ministres ont convenu que le traité portant sur la création de la confédération tiendrait compte de leur retrait immédiat de la Cédéao. Le général Salifou Modi, ministre nigérien de la Défense, a dénoncé les sanctions imposées à son pays par la Cédéao après le coup d’État de juillet dernier, appelant à la levée immédiate de ces mesures.
La confédération envisagée devrait être basée sur des références historiques propres au peuple du Sahel, selon Karamoko Jean-Marie Traoré, chef de la diplomatie burkinabè. Les ministres ont également chargé les ministres des Affaires étrangères de poursuivre la réflexion sur le traité en vue de son amélioration avant le sommet des chefs d’État.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité au Sahel. Ismaël Sacko, membre de la plateforme d’opposition « Appel du 20 février », critique l’absence de consultation populaire sur la création de l’AES, soulignant qu’elle n’est pas une alternative crédible à la Cédéao selon lui.