Tchad : Le FMI prévoit un ralentissement de l’économie après la solide croissance de 2023

Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu sa mission au Tchad en prévoyant un ralentissement de l’économie après une croissance remarquable de 4,9% en 2023. Cette année de forte performance avait été soutenue par une production agricole en hausse et une augmentation des investissements publics. Cependant, 2024 s’annonce plus difficile pour le pays.

Le FMI prévoit une baisse de la croissance due principalement à une diminution de la production pétrolière et à l’impact des inondations. Ces facteurs devraient freiner l’économie tchadienne, qui pourrait enregistrer un taux de croissance plus modéré dans les mois à venir. Pour 2025, l’institution anticipe tout de même un rebond à 3,4%, grâce à de meilleures récoltes agricoles et une reprise dans le secteur de l’élevage.

Outre la croissance, l’inflation constitue également un sujet d’inquiétude. Alors qu’elle avait ralenti en 2023, passant de 8,3% à 4,2%, elle a de nouveau bondi à 8,7% en août 2024. Cette hausse est liée à l’augmentation des prix des carburants et des produits alimentaires, une tendance que l’institution monétaire prévoit de voir se poursuivre jusqu’à la fin de l’année avant une stabilisation à moyen terme.

Le déficit budgétaire s’est également creusé en 2023. Après avoir affiché un excédent de 4,9% du PIB non pétrolier en 2022, le Tchad a enregistré un déficit de 2,7% en 2023. Cette détérioration s’explique par des dépenses publiques élevées, notamment pour gérer l’afflux de réfugiés en provenance du Soudan et le recours à des procédures d’urgence pour les dépenses.

La situation du secteur bancaire reste préoccupante. Selon le FMI, les banques tchadiennes, en particulier les deux établissements publics majeurs, sont sous-capitalisées. Les prêts non performants représentent 31,5% du total des crédits, un signe alarmant de la fragilité du secteur financier.

Malgré ces défis, le FMI reconnaît les efforts entrepris par les autorités tchadiennes pour améliorer la gestion des finances publiques. Les réformes en cours dans l’administration fiscale devraient permettre une meilleure mobilisation des recettes non pétrolières. La mission du FMI a aussi souligné l’importance de contenir les dépenses courantes, notamment en réduisant la masse salariale et en améliorant l’efficacité des investissements publics.

Le Tchad, qui finalise actuellement son Plan national de développement pour les cinq prochaines années, devra également faire face aux défis liés au changement climatique et aux inégalités de genre. Le FMI a encouragé le pays à renforcer sa résilience face aux chocs climatiques et à diversifier son économie, fortement dépendante du secteur pétrolier.

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