Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a déclaré que la Mauritanie ne voit pas l’intérêt d’accueillir les soldats français qui quittent le Niger, car « elle ne me paraît pas, ni stratégiquement ni géographiquement, le meilleur pays pour accueillir des soldats dédiés à la lutte contre le terrorisme au Sahel ». Selon lui, « dans la lutte contre le terrorisme, une action des forces dédiées est plus logique depuis un pays qui est davantage au centre ou dans la proximité du champ des opérations ». La Mauritanie n’a d’ailleurs pas connu d’attentat sur son sol depuis 2011 et a probablement moins besoin de l’assistance d’une force multinationale.
La Mauritanie est le seul pays du Sahel à ne pas avoir connu d’attaques djihadistes depuis 2011 . Elle a développé une stratégie globale pour lutter contre le terrorisme. Elle a créé un cadre juridique pour qualifier les attaques, arrêter et juger rapidement les terroristes. Elle a apporté une réponse économique et administrative dans les zones vulnérables d’où ils opéraient : renforcer la présence de l’État et les services de base. Elle a aussi créé des groupements spéciaux d’intervention qui disposent d’une grande puissance de feu, sont rapides et autonomes. Les routes sont surveillées par des moyens aériens, dès que les terroristes les empruntent on le sait et on les neutralise.
Le président a fait cette déclaration recemment dans une interview accordée au journal français Le Figaro. Cette déclaration intervient dans le contexte du retrait des 1 500 soldats français en poste au Niger.
La décision de la Mauritanie de ne pas accueillir les soldats français qui quittent le Niger pourrait avoir un impact sur la lutte contre le terrorisme au Sahel. Cependant, il convient de noter que la Mauritanie a réussi à maintenir sa sécurité intérieure en développant une stratégie globale pour lutter contre le terrorisme. La décision du président mauritanien est donc compréhensible compte tenu de la situation actuelle en Mauritanie.