Restitution du Djidji Ayôkwé : la Côte d’Ivoire obtient le retour d’un trésor culturel et réclame 147 autres œuvres à la France

La Côte d’Ivoire célèbre une victoire diplomatique et culturelle avec l’annonce officielle de la restitution du Djidji Ayôkwé, un tambour emblématique du peuple Atchan, jusque-là conservé en France. L’information a été confirmée à l’issue du Conseil des ministres du 30 juillet 2025, marquant ainsi une étape historique dans le processus de restitution du patrimoine africain spolié à l’époque coloniale.

Un symbole fort de retour

Le Djidji Ayôkwé, saisi par l’administration coloniale française en octobre 1916 puis expédié à Paris, était conservé dans les collections publiques françaises depuis plus d’un siècle. Plus qu’un simple instrument de musique, ce tambour revêt une importance spirituelle et sociale majeure pour la communauté Atchan, à laquelle il appartient.

Utilisé comme outil de communication à distance, le Djidji Ayôkwé permettait de mobiliser les foules, alerter la population et transmettre des messages codés, jouant ainsi un rôle central dans la vie collective du village. Son retrait avait été vécu comme une dépossession brutale de la mémoire et de l’identité culturelle.

Des années de négociations

La restitution de cette pièce précieuse est l’aboutissement de longues négociations diplomatiques entre la France et la Côte d’Ivoire, dans la lignée des engagements pris par les deux pays pour traiter de manière équitable les questions liées au patrimoine africain. Elle s’inscrit aussi dans un contexte international où les anciennes puissances coloniales sont de plus en plus appelées à restituer les biens culturels acquis dans des conditions contestables.

La Côte d’Ivoire ne compte pas s’arrêter là. En parallèle de cette restitution, 147 autres œuvres culturelles ivoiriennes figurent toujours sur la liste des objets réclamés à la France. Cette démarche globale vise à reconstituer une partie essentielle du patrimoine ivoirien dispersé, et à permettre aux jeunes générations de renouer avec leur héritage historique.

Une réparation morale et culturelle

Pour les autorités ivoiriennes, ce retour est bien plus qu’un acte symbolique : il s’agit d’une reconnaissance de l’injustice historique et d’un pas important vers une reconstruction culturelle. Il renforce également l’idée que la restitution des œuvres d’art africaines ne relève pas d’un geste de bonne volonté, mais d’un devoir moral.

La restitution du Djidji Ayôkwé pourrait inspirer d’autres pays africains engagés dans des démarches similaires. Elle pose aussi la question des conditions de conservation, d’exposition et de valorisation de ces œuvres une fois réintégrées dans leur pays d’origine.

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