Les perspectives économiques de la République Centrafricaine (RCA) continuent de se détériorer. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance pour l’année 2024 a été révisée à 1%, en baisse par rapport aux prévisions initiales. Ce recul s’explique par des perturbations persistantes dans la fourniture d’électricité et des difficultés d’approvisionnement en carburants, en particulier via le fleuve Oubangui.
L’environnement des affaires en RCA reste difficile. L’insécurité dans certaines régions, les incertitudes réglementaires et les prix extrêmement élevés du carburant à la pompe compliquent la relance de l’activité économique. Les autorités, bien qu’engagées dans des réformes, doivent encore surmonter des obstacles majeurs pour restaurer l’autorité de l’État et stabiliser les finances publiques.
Les recettes fiscales du pays, qui ont atteint 80 milliards FCFA à la mi-2024, ne suffisent pas à combler le déficit budgétaire grandissant. Le FMI a souligné que l’augmentation de la contribution de la fiscalité pétrolière est essentielle pour améliorer les finances publiques. Actuellement, les recettes pétrolières ne représentent que 9% des revenus totaux, bien en dessous des niveaux historiques de 20-25%. Des réformes dans ce secteur sont donc urgentes pour augmenter les recettes et alléger le coût du carburant pour la population.
Outre les réformes fiscales, le FMI préconise une modernisation des administrations fiscales et douanières. L’introduction du système de télédéclaration E-tax et la mise en place d’un numéro d’identification unique sont des avancées, mais elles doivent être renforcées pour une meilleure collecte des recettes.
Le Fonds appelle également la communauté internationale à intensifier son soutien financier à la RCA. Malgré la reprise de certaines aides budgétaires, les besoins du pays pour stabiliser ses finances publiques restent importants. Le FMI met en garde contre les incertitudes qui pèsent sur les financements à partir de 2025, soulignant que la RCA dépend encore largement des dons et des financements concessionnels.
L’institution internationale exhorte enfin les autorités centrafricaines à poursuivre leurs efforts pour obtenir les assurances financières nécessaires et ainsi permettre la mise en œuvre du programme de réformes soutenu par la Facilité Elargie de Crédit.