Pourquoi les Saoudiens sont payés à ne rien faire

L’un des objectifs de la Vision 2030 est la “saoudisation”, c’est-à-dire le remplacement des travailleurs immigrés par des travailleurs locaux. Bien sûr, les Saoudiens n’étaient pas vraiment emballés par l’idée et ils ne se bousculaient pas pour occuper des postes dans la construction ou le nettoyage.

A vrai dire, ça se comprend. De nombreux Saoudiens grandissent dans des foyers avec servantes et domestiques et ne sont tout simplement pas aptes au travail physique. L’obésité est très répandue dans le royaume en raison d’un mode de vie ultra-sédentaire, mais le fait est que les Saoudiens ne sont pas non plus qualifiés pour les emplois qu’ils souhaiteraient occuper.

Bien que l’université soit gratuite, la qualité de l’enseignement dispensé laisse à désirer, le programme étant principalement axé sur des sujets tels que la théologie plutôt que sur les sciences dures, l’ingénierie et la finance.

Ainsi, pour obtenir un emploi, la plupart des Saoudiens comptent uniquement sur leurs relations et ne se soucient guère de posséder les compétences requises pour accomplir les tâches. Mais tous les Saoudiens ne sont pas réticents à travailler. Dans certains domaines, l’objectif de “saoudisation” a été couronné de succès avec par exemple le recrutement de vendeurs et de vendeuses dans les magasins.

Bien que le programme soit pour le moment un échec, le gouvernement continue d’encourager les locaux à travailler dans des emplois de bureau peu qualifiés, tels que la saisie de données ou le secrétariat. A côté de ça, le gouvernement encourage également les jeunes à étudier à l’étranger en leur offrant des bourses pour se former dans des domaines tels que l’ingénierie, la santé et le développement informatique.

En l’état actuel des choses, la société saoudienne s’effondrerait du jour au lendemain si les travailleurs étrangers étaient mis à la porte. Leur économie est toujours fortement dépendante du pétrole et leur programme de diversification a été un échec par rapport à des endroits comme Dubaï.

En parlant de ça, Dubaï est presque à court de pétrole, ce qui a renforcé l’urgence de la diversification économique, et les exportations de pétrole représentent désormais moins de 1 % de son économie. Malgré tout, on ne peut reprocher au gouvernement Saoudien un manque d’ambition.

Ce n’est pas un mince défi que de changer complètement la culture du travail d’une nation de plus de 35 millions d’habitants. Rares sont les économies aussi fondamentalement défectueuses que celle de l’Arabie saoudite, mais encore plus rares sont celles qui font des efforts aussi importants pour corriger leurs défauts.

Texte original de WTF.CO

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