Le président ougandais, Yoweri Museveni, a fermement réagi, jeudi 4 janvier, au retrait de l’Ouganda du programme d’assistance économique américain (AGOA), accusant l’Occident de tendances oppressives envers les sociétés différentes des leurs.
L’AGOA, ou Loi sur la Croissance et les Possibilités Économiques en Afrique, est une législation américaine qui offre des avantages commerciaux préférentiels à certains pays d’Afrique subsaharienne. Grâce à l’AGOA, ces pays, dont l’Ouganda, bénéficient d’un accès en franchise de droits au marché américain pour près de 6 000 produits, favorisant ainsi le commerce et le développement économique.

Dans un discours devant les législateurs du Commonwealth des Nations à Kampala, Museveni a exhorté à rejeter les pressions occidentales, déclarant : « Si vous voulez la liberté, vous devez apprécier la liberté de tous. » Il a critiqué l’utilisation du progrès technologique pour opprimer les nations aux valeurs différentes.
Suite à l’adoption d’une loi anti-gay en mai 2023, l’Ouganda a perdu le soutien de la Banque mondiale et son éligibilité à la loi américaine sur la croissance en Afrique. Asuman Basalirwa, responsable de la législation, a exprimé sa déception tout en soulignant la nécessité de diversifier les marchés.
La loi anti-gay de l’Ouganda, adoptée en mai dernier, est parmi les plus strictes au monde envers la communauté LGBTQ+. Les principales dispositions comprennent, entre autres, la criminalisation de l’homosexualité et l’imposition de sanctions sévères aux personnes reconnues coupables. Certains points clés de la loi comprennent des peines de prison, la dénonciation obligatoire, l’extraterritorialité, l’interdiction de la promotion de l’homosexualité.
Malgré la perte de l’AGOA, Museveni reste optimiste. Il souligne que l’Ouganda peut encore tirer profit de son accès au Commonwealth et explorer de nouvelles voies vers les marchés asiatiques et américains.