Le président malgache Andry Rajoelina a annoncé, lundi 13 octobre 2025, la dissolution de l’Assemblée nationale, alors que les députés s’apprêtaient à lancer une procédure de destitution pour abandon de poste à son encontre, rapporte des médias internationaux.
Le décret présidentiel, publié sur la page Facebook de la présidence, a provoqué un coup de théâtre sur la scène politique malgache.
Dans un message publié peu après, M. Rajoelina a justifié sa décision par la nécessité de « rétablir l’ordre au sein de la Nation et de renforcer la démocratie ». Cette dissolution intervient alors que les parlementaires avaient réuni le nombre de signatures requis pour convoquer une session extraordinaire visant à voter la motion de déchéance du chef de l’État.
Cependant, la légalité du décret est vivement contestée. Selon le député d’opposition Siteny, vice-président de l’Assemblée nationale, le texte serait « nul et non avenu » car signé de l’étranger, sans cachet officiel ni consultation préalable du président de l’Assemblée, en violation de la Constitution.
Malgré cette dissolution, les députés ont décidé de poursuivre les travaux et de voter la motion de déchéance, estimant que le chef de l’État avait perdu sa légitimité. Environ 120 des 161 députés étaient présents dans l’hémicycle au moment du vote.
Cette nouvelle crise survient dans un contexte de fortes tensions politiques et sociales, marquées par des manifestations contre la cherté de la vie et les coupures d’eau et d’électricité. Fragilisé par le ralliement d’une partie des forces armées à la contestation, le président Rajoelina, qui a quitté le pays, fait face à la plus grave crise de son mandat.