Cette semaine, l’Union africaine (UA) a officiellement apporté son soutien à la campagne internationale « Correct the Map » (« Corriger la carte »). Cette initiative, portée par deux organisations africaines de plaidoyer, vise à mettre fin à une représentation jugée biaisée de la planète.
Depuis des siècles, la carte la plus utilisée est la projection dite de Mercator, créée au XVIᵉ siècle. Si elle a été adoptée pour faciliter la navigation maritime, elle déforme les proportions réelles des continents : les pays du Nord apparaissent plus grands qu’ils ne le sont en réalité, tandis que l’Afrique, pourtant deuxième plus vaste continent du monde, y semble réduite.
Pour l’Union africaine, il est temps de corriger cette vision héritée de l’époque coloniale, qui contribue à maintenir une perception erronée de l’importance de l’Afrique sur la scène mondiale. Soutenir une nouvelle projection cartographique, plus fidèle aux surfaces réelles, permettrait selon elle de valoriser l’Afrique et de renforcer l’estime de soi des peuples du continent.
La campagne « Correct the Map » cherche donc à populariser des cartes alternatives, comme la projection de Gall-Peters, qui respecte davantage les proportions. L’objectif est que ces modèles soient progressivement adoptés dans les écoles, les institutions internationales et les médias.
Pour l’Union africaine, cette démarche dépasse la simple question technique : il s’agit d’un enjeu symbolique et politique, qui participe à la réhabilitation de l’image de l’Afrique dans le monde.