Le pape Léon XIV, en visite au Liban pour son premier voyage international, a appelé dimanche 30 novembre 2025, les Libanais à « rester » dans leur pays malgré l’effondrement économique qui alimente une émigration massive, en particulier parmi les jeunes et les chrétiens et à choisir la réconciliation.
Arrivé de Turquie, le souverain pontife a été accueilli au palais présidentiel de Baabda, où il a délivré un message centré sur la paix et la cohésion nationale, sans évoquer directement les tensions régionales ni les bombardements israéliens récents.
« Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays », a-t-il souligné, regrettant « une hémorragie » de jeunes quittant le Liban depuis 2019.
La crise économique, largement imputée à la classe politique accusée de corruption et de clientélisme, a précipité plus de 800 000 Libanais vers l’étranger entre 2012 et 2024, selon le centre de recherche al-Doualiya.
Sur fond de craintes d’un regain de conflit avec Israël, le pape a exhorté les dirigeants à reconnaître que « le bien commun est supérieur à celui d’une partie » et à se mettre pleinement au service du peuple.
Devant les responsables politiques, la société civile et le corps diplomatique, Léon XIV a également insisté sur la nécessité de « guérir la mémoire » et d’emprunter la voie de la réconciliation, rappelant qu’aucun processus de vérité ou de réparation n’a suivi la guerre civile (1975-1990). Il a salué la « résilience » d’un peuple qui, malgré « une économie qui tue » et la radicalisation des identités, « sait toujours renaître avec courage ».
Le président libanais Joseph Aoun a pour sa part, affirmé que la sauvegarde du Liban, « modèle unique de coexistence entre chrétiens et musulmans », constitue un devoir pour l’humanité, assurant, « Nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas et nous ne désespérerons pas. »