Dans une tentative audacieuse visant à élever le niveau de vie de ses concitoyens, le Président burundais Évariste Ndayishimiye a lancé un programme national d’élevage de lapins. Cette initiative, lancée il y a presque un an, vise à sortir le pays de l’extrême pauvreté d’ici cinq ans. Cependant, le projet est loin de faire l’unanimité, suscitant des débats passionnés dans tout le pays.
Le président a fixé un objectif ambitieux : dépecer au moins 200 000 lapins par jour, avec l’espoir de mettre en place une usine pour exporter la viande de lapin. Selon lui, cela pourrait générer suffisamment de richesses pour que chaque Burundais gagne un million de francs burundais par mois, soit environ 335 euros, un revenu considérable dans l’un des pays les plus pauvres au monde.
Cependant, de nombreux observateurs critiquent le manque de préparation du projet. « Culturellement, les Burundais ne mangent pas de lapin et ne savent pas comment les élever », souligne un opposant politique, exprimant le scepticisme répandu quant à l’acceptation de cette viande dans l’alimentation locale.
Malgré les doutes, le gouvernement burundais insiste sur le potentiel de ce programme. Le ministre de l’Intérieur, du développement communal et de la sécurité publique a récemment émis une directive exigeant que tous les services gouvernementaux construisent des clapier contenant au moins cinq lapins d’ici le 31 octobre. Cette décision a suscité des réactions mitigées, certains la saluant comme un pas vers l’autosuffisance alimentaire, tandis que d’autres la considèrent comme une mesure précipitée.
Ce projet présidentiel a également été critiqué par des activistes de la société civile, qui le qualifient d’« irréaliste » et de « lancé sans aucune étude de marché préalable ». Malgré les controverses, le Président Ndayishimiye continue de promouvoir l’agriculture et l’élevage comme des moyens essentiels pour sortir le pays de la pauvreté.