L’anglais est souvent considéré comme un symbole de la puissance américaine, mais peu de gens savent qu’il n’est pas la langue officielle des États-Unis. En effet, le pays n’a aucune langue officielle désignée. Cette particularité remonte aux origines de la république américaine.
Au moment de la rédaction de la Constitution américaine, les discussions sur la question de la langue officielle ne sont pas claires. Les rédacteurs de la Constitution, appelés les “Framers”, dont George Washington, Benjamin Franklin et Thomas Jefferson, n’ont pas abordé explicitement cette question lors de la convention de Philadelphie en 1787, selon les notes informelles de James Madison.
À cette époque, les États-Unis étaient déjà une nation linguistiquement diversifiée, avec une population composée de colons d’origines diverses, d’esclaves et de peuples autochtones. L’allemand, le français, l’espagnol, l’irlandais et le hollandais étaient couramment parlés, en plus de centaines de langues tribales et de dialectes africains. Cette diversité linguistique était reflétée jusque dans l’élite, où le bilinguisme voire le trilinguisme était monnaie courante.
Les “Framers”, attachés aux principes de liberté individuelle, ont peut-être estimé que le gouvernement fédéral n’avait pas à imposer une langue officielle à la population. Bien que des propositions visant à protéger et promouvoir l’anglais aient été avancées, notamment par John Adams, elles n’ont jamais abouti.
Bien que l’anglais ne soit pas désigné comme langue officielle au niveau fédéral, la plupart des États l’ont adopté comme telle dans leurs lois. Cependant, ces lois sont généralement souples et tolérantes envers d’autres langues. Par exemple, la Californie offre des services dans neuf langues différentes, en plus de l’anglais, et propose une version espagnole de nombreux documents officiels.
Malgré cela, le débat sur la reconnaissance de l’anglais refait périodiquement surface au niveau fédéral. En 2019 et 2021, des propositions de loi visant à désigner l’anglais comme langue officielle ont été présentées par des élus républicains, mais sans succès.