Le 26 janvier 2024, le ministère en charge des Affaires étrangères de la République algérienne a publié une déclaration officielle exprimant sa profonde préoccupation face à la décision des autorités maliennes de mettre fin à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
L’Algérie a souligné la gravité de cette décision pour le Mali lui-même, pour toute la région qui aspire à la paix et à la sécurité, et pour l’ensemble de la communauté internationale qui a mis tout son poids et beaucoup de moyens pour aider le Mali à renouer avec la stabilité par la réconciliation nationale.
L’Accord d’Alger, signé en 2015, visait à mettre fin à la guerre au Mali. Il prévoyait un processus de décentralisation ou de régionalisation, la reconstitution d’une armée nationale à partir des membres des anciens groupes armés signataires, et le renforcement de l’économie, en particulier dans le nord du Mali. Cependant, selon le Centre Carter, seuls 23% des dispositions de l’accord ont été mises en œuvre en 2020.
La déclaration algérienne a également souligné que les autorités maliennes ont montré des signes de préparation à cette décision depuis un certain temps, notamment par leur retrait de la mise en œuvre de l’accord, leur refus d’initiatives visant à relancer sa mise en œuvre, et leur recours à des mesures militaires plutôt que politiques pour résoudre la crise.
L’Algérie a mis en garde contre les conséquences potentiellement déstabilisantes de cette décision, soulignant que l’option militaire pourrait menacer l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, retarder la réconciliation nationale et constituer une menace pour la paix et la stabilité régionales.
Enfin, l’Algérie a réitéré son appel à la paix et à la réconciliation au Mali, soulignant que les solutions militaires n’ont apporté par le passé que des déchirements, des destructions et des désolations. Elle a exhorté à ne pas répéter les erreurs du passé pour éviter de prolonger la tragédie pour le Mali et le peuple malien.
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