Dans une démarche audacieuse, l’Afrique du Sud a déposé une nouvelle requête mercredi soir à la Cour internationale de Justice (CIJ), exhortant la plus haute juridiction de l’ONU à prendre des mesures d’urgence contre Israël. Cette démarche intervient dans un contexte alarmant où Pretoria alerte sur la famine à Gaza et accuse Israël de violer la convention sur le génocide.
Dans sa requête, l’Afrique du Sud souligne que mourir de faim à Gaza n’est plus une menace, mais une réalité. Les autorités sud-africaines accusent Israël d’affamer délibérément les Palestiniens, alléguant même que le pouvoir israélien utilise l’aide humanitaire comme une monnaie d’échange dans les négociations.
La requête met également en lumière le tragique massacre survenu fin février, où 118 Palestiniens ont perdu la vie en tentant d’accéder aux camions transportant l’aide humanitaire. Cette accusation sérieuse s’ajoute à l’incident de janvier, où la CIJ, sans prendre position sur le fond, avait rendu une première ordonnance d’urgence enjoignant à Israël de permettre l’accès des Gazaouis à l’aide humanitaire.
Il s’agit de la deuxième demande de mesures supplémentaires à la CIJ, la première requête ayant été rejetée en février. Pretoria appelle instamment la CIJ à ordonner d’urgence la fin des combats, la libération des otages et prisonniers, la levée du blocus sur Gaza et à garantir l’accès des Gazaouis à l’aide humanitaire.
L’Afrique du Sud pousse plus loin en demandant aux juges de rappeler que tous les États membres de la convention sur le génocide doivent s’abstenir de toute action armée ou soutien. En d’autres termes, Pretoria sollicite de la CIJ l’ordonnance d’un embargo sur les armes.