Cette semaine, le conseil des affaires d’État chinois a annoncé une mesure majeure visant à supprimer les droits de douane sur les importations en provenance d’Angola, de Gambie, du Mali, de Madagascar, de Mauritanie et de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision entrera en vigueur le 25 décembre prochain, couvrant 98% des produits imposables, dont le café, l’huile de palme, le coton, le cacao, les fruits, les fruits de mer, les épices, et plus encore.
La Chine, avec une population de près de 1,5 milliard, vise l’autosuffisance en céréales d’ici 2032, mais demeure dépendante des importations pour ses besoins alimentaires. L’évolution des goûts et de la consommation, notamment parmi les 400 millions de Chinois de la classe moyenne, a amplifié cette dépendance. La suppression des droits de douane vise à diversifier les importations et à répondre aux nouvelles préférences alimentaires des Chinois, comme leur engouement croissant pour le café.
Cette annonce concerne non seulement les produits bruts, mais aussi les produits finis, répondant à une demande exprimée par le président ougandais, Yoweri Museveni, qui avait plaidé pour l’ouverture du marché chinois aux produits transformés. L’objectif déclaré de la Chine est d' »incarner l’esprit d’amitié et de coopération sino-africaine » et de faciliter la création d’une « communauté sino-africaine de haute qualité et de destin commun ».
Cette politique d’exemption tarifaire, qui s’étend également à des produits non alimentaires comme le sisal et le caoutchouc, avait été promise par le président chinois Xi Jinping lors du sommet des Brics à Johannesburg en août dernier. Elle a déjà bénéficié à 21 pays africains au cours des deux dernières années, avec l’objectif de s’étendre à « tous les pays africains les moins avancés avec lesquels la Chine a établi des relations diplomatiques ».
Selon les douanes chinoises, les échanges commerciaux entre la Chine et le continent africain approchaient les 218 milliards d’euros au cours des dix premiers mois de 2023, dont près de 85 milliards d’euros provenant d’importations de produits africains. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant à renforcer les liens sino-africains et à promouvoir une coopération économique mutuellement bénéfique.