La CEDEAO face au dilemme: intervenir ou pas au Niger comme elle l’a fait en Gambie?

Des soldats sénégalais du contingent de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ’Cédéao), à Banjul, en janvier 2017. CARL DE SOUZA/AFP

L’opération militaire “Opération Restaurer la démocratie (Restore Democracy)”, qui a permis de rétablir l’ordre constitutionnel en Gambie en janvier 2017, pourrait peut-être servir de modèle à l’action que compte mener la CEDEAO au Niger pour libérer le président Bazoum et rétablir un gouvernement légitime.

En 2017, les forces de l’ECOMOG, devenu la FAC (Force en attente de la CEDEAO) ont montré la volonté et la capacité de la CEDEAO à intervenir pour défendre la démocratie et l’état de droit en Afrique de l’Ouest, par la force si nécessaire. Les troupes sénégalaises et ouest-africaines avaient réussi à contraindre le président gambien Yahya Jammeh à quitter le pouvoir et à permettre l’investiture du président élu Adama Barrow. La Gambie était alors plongée dans une crise politique après que le président sortant Yahya Jammeh ait refusé de céder le pouvoir au nouveau président élu, Adama Barrow.

Une opération couronnée de succès, qui a eu lieu à la suite de l’adoption d’une résolution de l’ONU et qui a permis de résoudre la crise politique en Gambie, mettant ainsi fin au règne de 22 ans de Yahya Jammeh.

Yahya Jammeh lors de son départ de Gambie le 21 janvier 2017. REUTERS/Thierry Gouegnon

La situation au Niger aujourd’hui présente des similitudes avec celle de la Gambie en 2017. Le président Bazoum a été renversé par un coup d’État militaire et la CEDEAO exige son rétablissement dans ses fonctions.

Si les putschistes nigériens ne cèdent pas, la CEDEAO pourrait envisager une intervention militaire, sur le modèle de l’opération Fitaaro. Le Sénégal, qui avait mené cette opération, pourrait à nouveau jouer un rôle moteur.

Toutefois, la situation au Niger est plus complexe en raison de la menace terroriste à laquelle le pays fait face. Une intervention militaire ouest-africaine devrait donc être mûrement réfléchie et préparée.

Cette opération militaire reste malgré tout un exemple encourageant de la volonté de la CEDEAO de défendre la démocratie dans la région. Elle pourrait inspirer une action similaire au Niger si les putschistes ne cèdent pas et rétablissent un gouvernement civil légitime.

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