Interview QUYPHAUD : « A travers le Kalb’art je rends hommage à la femme »

Le peintre Quyphaud. (DR)

Kouakou Koffi Constant connu sous le pseudonyme de QUYPHAUD est un artiste visuel qui vit et travaille à Grand-Bassam. Au bord de la mer où l’inspiration vogue  sur les vagues bleu, il essaie de donner des couleurs à ses tableaux avec en toile de fond son concept de Kalb’art qui fait un clin d’œil à la sensualité féminine. Quyphaud est un artiste libre dans l’esprit et dans la création. Allons à la découverte de ce jeune prodige de la peinture ivoirienne…

Depuis combien de temps, êtes-vous dans la pratique artistique ?

Je dessine depuis tout petit et cela a continué jusqu’en 2003 où je suis admis au concours d’entrée au centre technique des arts appliqués de Bingerville. Après l’obtention de mon diplôme en 2007 option sculpture. J’embrasse véritablement la peinture depuis 2009 jusqu’à aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous a poussé à embrasser ce métier ?

Je dis toujours en ce qui me concerne que je ne fais pas ce que je n’aime pas. C’est par amour que la chose est venue et cela continue surtout quand tu vends et que des gens aiment ce que tu fais.

Les débuts n’ont pas été faciles, j’imagine…

Rien n’est facile mais rien n’est difficile non plus. Avec amour, abnégation et le travail bien fait tout devient facile à gérer et sans oublier les épreuves qui s’imposent par moment.

Avez-vous une anecdote à ce sujet ? 

Pour la petite histoire, j’ai vendu ma première peinture de format 30x30cm à 5000f. Après tant de supplication du client en ce temps-là et il m’a dit une chose : “Je t’enverrai beaucoup de clients « . Depuis lors j’attends ces fameux (rires) Mais je continue de travailler.

Avez-vous un style propre à vous ?

 Je ne sais pas où on peut me classer concernant mon style de peinture que j’ai baptisé le Kalb’Art.

C’est quoi le Kalb’ Art ?

Le  » kalba  » dans l’argot ivoirien signifie les dessous (caleçon). C’est l’art avec le string pour construire le visage de mes personnages, les (happy people) entendez par là les gens heureux. Mon choix pour ces dessous est dû à la finesse, à la sensualité et la douceur, ce qui caractérise la femme.

Ce style est un peu provocateur j’avoue !

Je dirai que c’est une touche à moi. Ça ne sert à rien de copier les autres.  Je veux juste apporter ma touche, mon moi. Il faut oser être soi-même et non être l’ombre de x.

Dans vos tableaux on retrouve des palettes colorées.  Y a-t-il une explication particulière à cela ?

La coloration de mes toiles s’explique par la joie, l’amour et le partage que je transmets. Mes personnages ont de grands yeux mais pas effrayants. Ils dégagent de la joie et du sourire. C’est une façon pour moi d’apporter de la lumière dans la construction de ce monde qui constitue mes toiles.

Avez-vous participé à des expositions ?

J’ai participé à des expositions nationales et internationales et la récente expo est celle qui s’est déroulée à Honfleur en France.

Quels sont vos thèmes favoris ?

Mes thèmes sont divers car je ne me pose pas de limites dans mes créations. Tout l’univers est ma source d’inspiration mais les femmes et les enfants sont le plus souvent à l’honneur. Surtout ce qui tourne autour de la joie, des réjouissances et du vivre ensemble.

Pensez-vous que la politique culturelle en Côte d’Ivoire favorise l’émergence des artistes ?

J’ai eu pour éducation de ne rien attendre des autres avant de faire ce que j’ai à faire. Je joue ma partition et les politiques en font autant.  Si au cours de mon parcours l’Etat veut m’apporter son soutien, je suis preneur.

Comment percevez-vous la place de l’artiste dans la société ?

Nous sommes les porte-voix du peuple. On embellit les espaces et les maisons avec nos créations. Mais nous décrirons également les tares de la société. Ce sont des messages que nous apportons et transmettons pour améliorer ou changer les conditions de vie.

Votre mot de fin…

Ce n’est pas un mot de fin mais plutôt un avis ou une suggestion. L’Etat doit créer plus d’espaces (galeries) et les rendre plus accessibles pour permettre aux artistes de présenter leurs œuvres.

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