La branche française du Front national pour la défense de la constitution (FNDC-France) a publié un communiqué dénonçant l’enlèvement de son coordinateur national, Oumar Sylla, alias Fonikè Menguè, et de Mamadou Billo Bah, responsable des antennes et de la mobilisation. Les deux figures emblématiques de la lutte pour la démocratie en Guinée ont été enlevées dans la nuit du 9 juillet par des éléments des forces spéciales lourdement armés, selon les informations du FNDC-France. Les otages ont été emmenés vers une destination inconnue, suscitant une vive inquiétude au sein de la communauté guinéenne et de la diaspora.
Cet acte d’enlèvement survient dans un contexte de forte tension en Guinée. Oumar Sylla et ses camarades avaient récemment annoncé une mobilisation citoyenne contre la fermeture des médias, la cherté de la vie, et les délestages électriques, autant de facteurs qui dégradent les conditions de vie des Guinéens. Cette mobilisation, perçue comme une menace par les autorités, semble avoir déclenché une répression brutale.
Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), dirigé par le colonel Mamady Doumbouya, est au pouvoir depuis le coup d’État de septembre 2021, qui a renversé le président Alpha Condé. Bien que la junte ait promis une transition vers un gouvernement civil et des élections démocratiques, elle a été vivement critiquée pour ses actions répressives contre les opposants politiques et les activistes.
Le FNDC-France appelle la communauté nationale et internationale à condamner fermement ces actes qu’elle qualifie d’illégaux et indignes. “Le FNDC-France demande la libération immédiate et sans condition des leaders de son mouvement”, peut-on lire dans le communiqué. L’organisation dénonce les violations des droits fondamentaux de Oumar Sylla et de ses compagnons, et condamne vigoureusement les dérives autoritaires de la junte, qu’elle compare à celles d’une autre époque.
En réponse à cette escalade de violence, le FNDC-France appelle le peuple souverain de Guinée à rester mobilisé et à ne pas céder à l’intimidation. L’organisation souligne que “aucune intimidation ni menace, sous quelque forme que ce soit, ne doit nous faire fléchir dans notre lutte pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.”
Enfin, le FNDC-France invite la communauté guinéenne et toute la diaspora africaine éprises de paix, de justice et de démocratie à se mobiliser massivement le samedi 20 juillet à Paris. Cette manifestation vise à protester contre les abus, les incompétences et les dérives autoritaires du CNRD. Le FNDC-France espère ainsi attirer l’attention internationale sur la situation en Guinée et exercer une pression pour la libération des leaders enlevés.
Le FNDC, formé initialement pour s’opposer aux tentatives de modification de la constitution par l’ancien président Alpha Condé, continue de jouer un rôle crucial dans la défense des droits constitutionnels et démocratiques en Guinée. La branche française du mouvement, FNDC-France, s’efforce de soutenir cette lutte depuis l’étranger, mobilisant la diaspora et les sympathisants à travers le monde.
La situation en Guinée reste préoccupante, avec une junte militaire au pouvoir et une société civile sous pression. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’issue de cette crise, alors que la communauté internationale observe de près les développements et que la diaspora se prépare à manifester sa solidarité et son engagement en faveur de la démocratie.