L’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI) de l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer (ARSTM) accueille, du 27 novembre au 1er décembre 2023, deux stages de formation cruciaux dans le cadre du projet SAFE PORT. Ces stages, axés sur la Gestion des scènes de crime maritime et la Conduite nautique de niveau 1, visent à renforcer les compétences des acteurs maritimes pour faire face aux défis croissants de la criminalité en mer.
Dans un contexte où le golfe de Guinée est confronté à des menaces telles que la piraterie, le blanchiment d’argent et la pollution marine volontaire, le projet SAFE PORT prend une importance capitale. Ces stages sont organisés en collaboration avec des partenaires tels que l’Institut des Nations unies pour l’étude et la recherche (UNITAR), le gouvernement allemand et l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC).
« La scène de crime est au centre de la criminalistique et elle est un enjeu de taille pour l’enquête judiciaire. Les systèmes répressifs échouent parfois à sanctionner le coupable d’une infraction commise dans le contexte maritime pour cause d’insuffisances de preuves dans la gestion de la scène de crime », a expliqué Karim Coulibaly, Directeur Général de l’ARSTM.
Le responsable souligne l’importance de gérer efficacement les scènes de crime maritime pour assurer la répression des infractions à la réglementation maritime. Il met en garde contre les conséquences de la collecte et de la conservation inadéquates des preuves, soulignant le risque de relâcher des présumés coupables, décourageant ainsi les forces d’intervention en mer.
Le premier stage se concentre sur la gestion des scènes de crime maritime, avec l’objectif de fournir aux officiers de port et aux officiers de police judiciaire des compétences essentielles. Cette formation, en partenariat avec l’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme (AILCT), abordera la protection et l’anticontamination des scènes de crime, cruciale dans un contexte de terrorisme dans les États du Sahel.
« Il s’agit de former, de donner la connaissance et les moyens à tous ceux qui sont impliqués, à tous les acteurs interministériels parce que quand on parle du terroriste généralement on voit les forces de l’ordre, les forces de défense et de sécurité, or c’est tout un ensemble d’acteurs de l’administration, notamment la justice, les acteurs du système pénitentiaire, les administrateurs financiers qui sont concernés », a déclaré un représentant de l’AILCT.
Le deuxième stage se concentre sur la conduite nautique, visant à maintenir opérationnelles les petites embarcations et à partager les bonnes pratiques en matière de conduite des engins nautiques. Le Colonel Coulibaly souligne l’interdépendance de ces compétences avec la gestion de scènes de crime maritime.
Notons que cette formation est organisée à l’intention des officiers de port et des officiers de police judiciaire exerçant dans les ports des pays éligibles au Projet SAFE PORT, notamment la Côte d’Ivoire, le Cap Vert, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Nigeria, la Sierra Leone, la Mauritanie, le Gabon, le Mozambique et l’Angola. Au total, ce sont 25 professionnels du secteur portuaire qui participeront à ces formations.