France : À peine nommé, le Premier ministre Sébastien Lecornu démissionne

Moins d’un mois après sa nomination, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a présenté lundi 6 octobre sa démission au président Emmanuel Macron, qui l’a acceptée, a annoncé l’Élysée, une situation qui aggrave la crise politique dans le pays.

Dans une brève déclaration sur le perron de Matignon, M. Lecornu a justifié son départ en affirmant que « les conditions n’étaient plus remplies » pour exercer ses fonctions.

« On ne peut pas être Premier ministre lorsque les conditions ne sont pas réunies », a-t-il déclaré, regrettant « le réveil de quelques appétits partisans » et « le refus des oppositions d’accepter les mains tendues ».

Cette démission intervient moins de 24 heures après la présentation de son gouvernement,  dimanche soir, ce qui avait suscité de vives critiques pour son manque de renouvellement. Le maintien des principaux ministres du précédent cabinet avait provoqué la colère des oppositions, à droite comme à gauche, mettant rapidement le chef du gouvernement en difficulté.

Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre, devait prononcer mardi sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Son départ soudain marque l’un des épisodes les plus brefs de la Ve République à Matignon.

Les réactions politiques n’ont pas tardé. La France insoumise (LFI) a appelé à « l’examen immédiat » de la motion de destitution du président Macron, tandis que son chef de file, Jean-Luc Mélenchon, a proposé une rencontre urgente aux partis de gauche pour « envisager toutes les hypothèses ».

À l’extrême droite, Marine Le Pen a estimé qu’une dissolution de l’Assemblée nationale était désormais « absolument incontournable », quand le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a appelé à « un retour aux urnes pour restaurer la stabilité ».

Du côté des Républicains, François-Xavier Bellamy a assuré que son parti n’avait « rien à redouter d’une dissolution », tandis qu’Olivier Faure du Parti socialiste a salué une démission faite « avec dignité et honneur ».

L’annonce de la démission du Premier ministre a immédiatement eu un impact sur les marchés financiers. Vers 11h05 à Paris, l’euro chutait de 0,63 % face au dollar, à 1,1688 $. Les investisseurs redoutent un nouvel épisode d’instabilité politique susceptible de peser sur la note de la France.

Cette nouvelle crise plonge davantage l’exécutif dans l’impasse. Après trois Premiers ministres défaits en moins d’un an, Emmanuel Macron se retrouve de nouveau en première ligne, face à un Parlement fragmenté et des partis politiques en ordre dispersé.

« Il faut toujours préférer son pays à son parti », a lancé Sébastien Lecornu en conclusion de sa déclaration, avant de quitter Matignon sous les applaudissements de ses collaborateurs.

La présidence de la République n’a pas encore indiqué si un successeur serait nommé dans les prochaines heures ou si une dissolution de l’Assemblée nationale est envisagée.

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