États Unis : Donald Trump directement cité dans un nouveau procès

Entendu ce lundi 13 mai à New York comme le témoin clé de l’accusation au procès de Donald Trump pour paiements dissimulés à la star du X Stormy Daniels, Michael Cohen a affirmé avoir menti et intimidé pour le compte de l’ancien président des États-Unis.

L’homme de 57 ans, l’air nerveux, a été interrogé par une procureure pour savoir s’il a déjà « menti » et « intimidé » des gens, le témoin a répondu par deux fois clairement « oui »« C’est ce qui devait être fait pour accomplir les tâches », a dit sous serment l’ancien avocat.

Peu avant la pause pour cause de déjeuner, Michael Cohen a directement incriminé Donald Trump dans l’affaire Stormy Daniels. À la barre, il a assuré que l’ancien président lui avait bien demandé « d’enterrer l’affaire ». « Je veux que tu la repousses autant que possible après les élections [de 2016, ndlr]. Parce que si je gagne, cela n’aura aucune importance parce que je serai président. Et si je perds, je m’en fiche », lui aurait dit Trump, qui fâché que l’affaire se soit ébruitée aurait également déclaré : « Les femmes vont me détester… Les gars peuvent penser que c’est cool, mais ça va être un désastre pour la campagne ».

Michael Cohen / Donald Trump

Michael Cohen a par ailleurs assuré avoir tenu Donald Trump informé de tous échanges avec Stormy Daniels afin d’assurer son silence. Selon l’avocat, loin de s’inquiéter des effets sur son épouse, Melania Trump, l’ex-président ne semblait ne se soucier que de sa campagne.

Des e-mails qui peuvent causer des ennuis

Au cours de la journée, Michael Cohen a également détaillé des éléments détonants sur la vie professionnelle de Trump, par exemple que ce dernier n’avait jamais utilisé et possédé d’adresse mail. Et pour cause, l’ancien locataire de la Maison Blanche affirmait, selon ses dires, que les « e-mails étaient comme des documents écrits », en d’autres mots, des preuves.

Trump « connaît trop de gens qui sont tombés parce qu’ils avaient des e-mails que les procureurs peuvent utiliser dans une affaire », a poursuivi Michael Cohen, dont les propos ont été rapportés par CNN. Pour être certaine d’avoir bien compris, la procureure Susan Hoffinger lui a ensuite demandé de clarifier : « Vous voulez dire avoir des ennuis ? ». « Oui, madame », a répondu l’ancien acolyte de Trump.

Marcel Cohen est également revenu sur la relation particulière qu’il entretenait avec Donald Trump. Même si les deux hommes se détestent désormais, l’ex avocat a déclaré, presque sentimental : « Travailler pour lui, en particulier pendant ces dix années, a été une expérience extraordinaire à bien des égards ».

« J’ai apprécié les responsabilités qui m’ont été confiées, j’ai apprécié de travailler avec mes collègues de la “Trump Organization” et ses enfants…. C’était une grande famille » , a-t-il ajouté face au regard inquisiteur d’Éric Trump, le fils de l’ex président américain, d’après NBC News. Quant à Donald Trump, il est resté impassible avant de s’affaisser dans son fauteuil.

Retournement de veste

Michael Cohen, surnommé le « pitbull »de Donald Trump, faisait partie de son entourage le plus fidèle de l’époque. C’est lui qui aurait versé 130 000 dollars à l’actrice pour acheter son silence sur sa relation avec Trump, à la fin de la campagne présidentielle en 2016. L’ancien président l’aurait remboursé un an plus tard, par des dépenses maquillées en « frais juridiques », dans les comptes de la holding Trump Organization, pour cacher que l’argent avait servi à étouffer un scandale.

Mais la fidélité de l’ancien avocat ne s’arrêtait pas là. Quand l’affaire a été révélée par le Wall Street Journal en 2018, Michael Cohen avait d’abord affirmé avoir payé Stormy Daniels de sa propre initiative, sans en informer son patron.

Toutefois, rattrapé par la justice quelque temps plus tard, celui qui se targuait d’être prêt « à prendre une balle pour Donald Trump », s’est retourné contre ce dernier, assurant avoir agi sous ses ordres. Michael Cohen a donc plaidé coupable en 2018 d’évasion fiscale, de fausses déclarations au Congrès américain et de violation des lois de financement de campagne électorale. Condamné à trois ans de prison, il a passé environ un an derrière les barreaux.

Via AFP

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