Ce matin à Tessalit, au Mali, des tirs ont éclaté entre l’armée malienne et les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP). Les échanges ont suivi l’atterrissage d’un avion-cargo de l’armée malienne sur la piste de Tessalit vers 6h30, suscitant la colère des rebelles du CSP. Bien que les deux camps aient signalé des tirs, aucune victime n’a été rapportée jusqu’à présent. Les rebelles du CSP ont qualifié cet incident d’intimidation des deux côtés.
Selon des sources onusiennes, cet événement s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes autour de Tessalit. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) n’avait pas été informée de l’atterrissage de cet avion militaire malien. Cette situation intervient après l’occupation par le CSP de postes avancés récemment vidés par la MINUSMA près de l’aéroport de Tessalit.

Les tensions s’aggravent également en raison du retrait imminent de la MINUSMA de Tessalit, prévu dans le cadre du retrait total de la MINUSMA du Mali d’ici la fin de l’année. Le gouvernement malien presse la MINUSMA de respecter les échéances, tandis que la MINUSMA indique que les obstacles posés par Bamako pourraient perturber son calendrier de retrait.
En parallèle, la ville de Tessalit se vide de ses habitants, craignant les combats entre les Forces armées maliennes (FAMA) et le CSP ainsi que l’arrivée des supplétifs russes du groupe Wagner, accusés d’exactions sur les populations civiles.
Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), entre 40 000 et 50 000 personnes ont fui la région de Kidal ces derniers jours, se rendant en Algérie. Le HCR a sollicité l’autorisation d’organiser une mission humanitaire pour évaluer les besoins des réfugiés.
Cette escalade de la tension à Tessalit souligne les défis croissants auxquels sont confrontés les acteurs internationaux et locaux dans la recherche d’une solution pacifique et stable au Mali.
Source : RFI