Le nouveau fléau nommé « Kadhafi », résultant du mélange de comprimés Tramadol et de la boisson alcoolisée Vody, se répand parmi les jeunes en Côte d’Ivoire. Cette drogue inquiétante, issue du trafic illicite de médicaments, préoccupe les autorités et les professionnels de la santé.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi, Arouna Diarra, président de l’Ordre national des pharmaciens de Côte d’Ivoire, a vivement condamné cette tendance alarmante. Il a souligné l’urgence de lutter contre le trafic illicite de médicaments, source principale du phénomène « Kadhafi ».
Parmi les mesures préconisées, les pharmaciens appellent le gouvernement à s’engager fermement dans l’éradication du trafic illicite de médicaments, en coopération avec le conseil national de sécurité présidé par le Chef de l’État. Ils réclament également la suppression des sources d’approvisionnement en « Mqif » (nom local de la drogue « Kadhafi ») et la fermeture des marchés illégaux à travers tout le pays.
En outre, les pharmaciens exigent l’application stricte des sanctions prévues par les lois pharmaceutiques en vigueur et de la convention médicrime contre les trafiquants de Mqif. Ils encouragent également la promotion des médicaments génériques, la substitution, le déconditionnement et la mise en place d’une couverture maladie universelle pour assurer l’accessibilité des médicaments à la population.
Pour renforcer la régulation, ils recommandent la mise en place d’une structure unique pour le contrôle du circuit des médicaments, tant pour les humains que pour les animaux. Enfin, les pharmaciens insistent sur l’importance de prendre en charge médicalement et psychologiquement les victimes du phénomène « Kadhafi ».
Face à cette menace grandissante, les citoyens sont appelés à la vigilance. Les pharmaciens recommandent de s’approvisionner uniquement dans les officines de pharmacie légales et de fréquenter exclusivement les établissements de santé autorisés. La sensibilisation et la coopération de la population sont essentielles pour éradiquer ce fléau et protéger la jeunesse ivoirienne contre les dangers de la drogue.