Côte d’Ivoire et Burkina Faso : Bientôt un nouveau traçage des frontières

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso s’engagent dans un processus de délimitation frontalière pour renforcer la coopération et la sécurité entre les deux pays. Djakaridja Konaté, Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale des Frontières de Côte d’Ivoire (CNFCI), a annoncé que depuis février 2021, une commission mixte travaille à finaliser cette délimitation, avec 75 % du tracé théorique déjà adopté. Une prochaine rencontre des experts et une mission sur le terrain sont prévues pour finaliser ce tracé.

Lors de l’édition 2024 de la Journée Africaine des Frontières, célébrée à Tougbo, une localité frontalière avec le Burkina Faso, Djakaridja Konaté a souligné le thème de l’événement : “Renforcer la coopération transfrontalière, la cohésion sociale et la cohabitation pacifique à nos frontières”. Cette journée a permis de mettre en avant l’excellente coexistence pacifique entre les communautés ivoiriennes et burkinabè à travers diverses actions.

Depuis plus de trois ans, les deux États travaillent à délimiter leur frontière commune. Konaté a exhorté les populations des zones frontalières, souvent sensibles, à se référer aux autorités respectives pour des solutions pacifiques en cas de crise, plutôt que de se faire justice elles-mêmes. Il a précisé que “la réaffirmation de la frontière ne veut pas dire la fin des relations entre les populations. La frontière reste une ligne pour marquer juste la limite de la souveraineté des États.”

Pour renforcer cette approche pacifique, un cadre de concertation entre les autorités préfectorales, administratives, militaires et coutumières des deux pays sera mis en place. Ce cadre vise à faciliter la communication et la résolution des conflits. Konaté a également insisté sur l’importance de l’implication des populations frontalières dans la lutte contre la criminalité transfrontalière, incluant le terrorisme, le kidnapping, le vol de bétail, la traite des humains, la contrebande et les trafics illicites. “Il est essentiel de sensibiliser, de dénoncer et de remonter les informations en temps réel aux autorités pour éradiquer ces menaces”, a-t-il déclaré.

Le choix de Tougbo pour cette édition vise à réaffirmer la solidarité de l’État de Côte d’Ivoire avec les populations de cette zone frontalière, qui subissent la pression et les conséquences de la situation sécuritaire difficile au Sahel, notamment au Burkina Faso. Il s’agit aussi de célébrer et renforcer l’amitié et la fraternité ivoiro-burkinabè, et d’encourager les populations frontalières, liées par des liens familiaux anciens, à continuer de vivre en paix et en cohésion sociale.

Pour l’avenir, le Secrétaire Exécutif du CNFCI a annoncé des actions éclatées le 12 juin prochain dans quatre localités ivoiriennes frontalières avec les pays voisins : Ghana, Liberia, Guinée et Mali. Ces initiatives visent à consolider la paix et la sécurité transfrontalière dans la région.

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