Changement climatique: la Banque mondiale met en avant des solutions locales et résilientes pour protéger les emplois et les communautés

Le Groupe de la Banque mondiale appelle à « faire les choses autrement » pour préserver une planète vivable, en mettant en avant des initiatives locales de résilience climatique menées en Afrique, en Asie, en Europe et dans les Caraïbes, selon une publication transmise dimanche 16 novembre 2025 à l’AIP.

Du littoral togolais aux plaines agricoles de Jamaïque, en passant par les villes confrontées à la chaleur extrême, la Banque mondiale illustre comment des solutions climato-compatibles permettent de protéger les populations, sauvegarder les moyens de subsistance et créer de nouvelles opportunités économiques dans un contexte de perturbations climatiques croissantes.

Des côtes protégées et des emplois revivifiés en Afrique de l’Ouest

À Aného, au Togo, une zone autrefois ravagée par l’érosion côtière renaît grâce au Projet d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA). Digues, brise-lames, restauration de mangroves et rechargement en sable ont permis de stabiliser le littoral et de redonner confiance aux habitants et aux investisseurs.

« Nous devrions créer 500 emplois directs et indirects », confie Lionel Djondo, promoteur d’un nouvel hôtel en construction sur une plage autrefois menacée. Pour les communautés de pêcheurs, la mer « revit », avec le retour d’espèces disparues et une hausse des revenus, se réjouit Florence Akouete, poissonnière à Kpeme.

Ce projet régional transforme les moyens de subsistance dans neuf pays côtiers et, via des partenariats dans 17 pays d’Afrique de l’Ouest, contribue à renforcer les revenus, préserver les écosystèmes et soutenir la résilience économique.

Des chaînes de valeur agricoles renforcées

Au Bénin, la Coopérative de transformation des produits agricoles d’Agamé, forte de 730 membres – dont 715 femmes – a modernisé son organisation et ses équipements. « Aujourd’hui, en quelques heures seulement, nous bouclons le cycle complet de production », explique la secrétaire générale, Philomène Claire Adangnonnanhoundé, soulignant des gains de productivité et de revenus significatifs.

Jamaïque : l’agriculture intelligente face aux dérèglements climatiques

Dans les Caraïbes, où ouragans, sécheresses et montée des eaux bouleversent l’agriculture, l’Initiative de développement économique rural aide les petits producteurs à s’adapter. Serres, irrigation goutte-à-goutte et bonnes pratiques agricoles ont transformé la vie de cultivateurs comme Earl Williams, qui approvisionne désormais les marchés et hôtels locaux avec des récoltes fiables.

Près de 20 000 agriculteurs et prestataires touristiques ont bénéficié de cette initiative, permettant à 90 % des entreprises rurales d’élargir leur accès au marché et de réduire la dépendance aux importations alimentaires.

Villes face à la chaleur extrême : s’adapter pour survivre

La Banque mondiale rappelle que d’ici 2050, la chaleur extrême pourrait réduire le PIB annuel de 2,5 % dans de nombreuses villes d’Europe et d’Asie centrale. Des solutions simples – toits réfléchissants, arbres urbains, horaires ajustés – sauvent déjà des vies et maintiennent les activités.

À Ahmedabad, en Inde, un plan d’action contre la chaleur a permis d’éviter plus de 2 300 décès. À Sarajevo, des campagnes citoyennes de cartographie thermique orientent les politiques publiques pour mieux protéger les habitants.

Des innovations soutenues par la Société financière internationale (IFC), comme les réfrigérateurs solaires au Nigéria ou des systèmes de refroidissement économes en énergie au Mexique, contribuent également à maintenir l’activité économique malgré des températures extrêmes.

Une priorité mondiale : la résilience

La Banque mondiale rappelle que plus d’un tiers de ses financements climatiques en 2025 ont été consacrés au renforcement de la résilience, touchant près de 425 millions de personnes. Ces investissements visent à maintenir les routes praticables après les inondations, protéger les récoltes en période de sécheresse, et aider ménages et entreprises à préserver emplois et revenus en cas de catastrophe.

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